4ème anniversaire du massacre de Gatumba, au Burundi
Société

PANA, 13/08/2008 

Bujumbura, Burundi - Les rescapés du massacre de plus de 160 réfugiés Banyamulenge (des tutsi congolais originaires du Rwanda) ont célébré, mercredi, dans le recueillement, le quatrième anniversaire de ce drame toujours non-élucidé.

Des parents et proches sont allés fleurir la fosse commune où reposent aujourd'hui encore les corps des victimes à Gatumba, une localité de la périphérie nord-ouest de Bujumbura, frontalière de la RD Congo, qui abritait en tout quelque 800 Banyamulenge ayant fui l'insécurité dans le pays d'origine.

Les cérémonies devaient se conclure, dans la soirée, par la projection d'un film retraçant la tragédie à l'intention du public intéressé de Bujumbura.

Au sujet des investigations, certaines enquêtes sommaires ont mis directement en cause dans l'affaire une coalition de mouvements rebelles burundais, rwandais et congolais opposés aux régimes en place à Bujumbura, Kigali et Kinshasa.

L'un de ces mouvements, le Parti pour la libération du peuple hutu/Front national de libération (PALIPEHUTU-FNL, dernière rébellion encore active au Burundi) a réagi, mercredi, par un nouveau démenti.

Le porte-parole du PALIPEHUTU-FNL au sein du mécanisme conjoint de suivi et d'évaluation de la mise en application effective d'un accord de cessez-le-feu signé avec le pouvoir central à Bujumbura, Anatole Bacanamwo, a fait savoir à la PANA que le seul rôle du mouvement rebelle dans les évènements de Gatumba est d'avoir simplement attaqué un camp militaire burundais jouxtant le site de réfugiés Banyamulenge dans la fatidique nuit du 13 au 14 août 2008.

De nombreux chefs de la communauté Banyamulenge vivant au Burundi ont réclamé, mercredi encore, la justice internationale pour que soient enfin débusqués et punis sévèrement les véritables commanditaires et exécutants du massacre.

Les Nations unies continuent également de faire pression pour qu'une enquête sérieuse soit enfin ouverte dans le but de ne pas laisser impuni un horrible massacre d'innocents.

Le Burundi abrite aujourd'hui encore quelque 20.000 réfugiés congolais de différentes ethnies qui ont toujours peur de retourner chez eux sans garanties sécuritaires suffisantes.

Les abords des bureaux du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à Bujumbura ne désemplissent d'ailleurs pas de demandeurs d'asile congolais à cause de l'insécurité persistante dans le pays d'origine.

On rappelle que 550 rescapés Banyamulenge du massacre de Gatumba comptent parmi les réfugiés congolais à avoir obtenu des visas gratuits d'établissement définitif aux Etats-Unis en 2007.