Crise au Burundi : Mkapa renvoie la balle aux chefs d'État de la région
Politique

RFI, 01-11-2018

Quelle suite au Burundi après la clôture d'un 5e et dernier round du dialogue de sortie de crise au Burundi, présenté comme celui de la dernière chance, qui s'est achevé en début de semaine sur un échec en raison du boycott du gouvernement burundais et de tous les partis de la mouvance présidentielle ? Le facilitateur dans cette crise, Benjamin Mkapa, a renvoyé la balle dans le camp des chefs d'État de la région, accusés de ne pas l'avoir soutenu.

Après trois longues années d'une facilitation qui a débuté en décembre 2015, au plus fort de la crise née de la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un 3e mandat huit mois tôt, c'est un Benjamin Mkapa plutôt amer qui a annoncé lundi à Arusha la fin de sa mission.

Dans la salle en face de lui, une trentaine d'opposants en exil ou en provenance du Burundi, qui ne décoléraient pas après avoir présenté leur « proposition pour une sortie de crise au Burundi ». Tous ont dénoncé « un échec cuisant » pour le facilitateur tanzanien et surtout « un camouflet » pour les chefs d'Etat de la région qui l'ont mandaté.

Officiellement, l'ancien président tanzanien va maintenant préparer un rapport qu'il soumettra rapidement au médiateur en chef, le président ougandais Yoweri Museveni. Ce sont ensuite les chefs de la Communauté des états de l'Afrique de l'est qui décideront de la suite, un enterrement de première classe ou une reprise en main directe du dossier Burundi, selon des sources diplomatiques.

Que va faire l'Union africaine qui a mandaté la région et qui avait menacé discrètement de reprendre en mains le dossier en cas d'échec ? Sa marge de manœuvre « est très étroite », selon les mêmes sources, d'autant que Bujumbura n'en a cure et continue de préparer tranquillement les élections de 2020, en assurant que « tout va bien » dans le pays.