Un Burundais survole l'épreuve troyenne
Sports

L'Est Eclair, 17 mai 2010

Le Burundi était à l'honneur hier, avec deux représentants sur le podium, dont le vainqueur, NiyonizigiyeUn parcours bien plus roulant que l'année dernière a permis à un Burundais de 22 ans, Jean-Claude Niyonizigiye, de battre le record de l'épreuve

La course à pied est définitivement un sport africain. D'Afrique de l'Est, ajouterons-nous. L'Éthiopie et le Kenya dominent outrageusement les épreuves internationales. Hier, c'est un « voisin », un Burundais, petit État francophone, enclavé entre le Rwanda et la Tanzanie, qui a survolé les débats.

Jean-Claude Niyonizigiye n'a pas fait dans la dentelle pour s'attribuer la première place du 17e semi-Marathon de Troyes.

Installé à Lyon, pour mieux « écumer » les épreuves européennes, ce garçon de 22 ans, né dans la ville de Mahwa Ryansoro, non loin des rives du grand lac Tanganyika, s'était déjà hissé à la seconde place de la précédente édition troyenne.

Ses performances parlent pour lui : 3'44'' sur 1500 mètres à Hyderabad en 2007, 28'26'' au 10 km de Roanne en 2008 et 25'06 aux Championnats du monde de cross-country en 2007.

Il met une minute au précédent record

Niyonizigiye n'a pas connu de grandes difficultés durant cette épreuve. Peut-être trouvera-t-on dans le manque d'opposition la raison d'un chrono qui ne le satisfait guère. Malgré tout, le Burundais est parvenu à battre le record de l'épreuve de plus d'une minute (en 1h03'17''), qui appartenait depuis l'an passé au Kenyan Lawrence Rotich (1h04'19'').

Jean-Claude Niyonizigiye a parfaitement géré sa course en restant « au chaud », au côté de ses deux camarades Joseph Kamau (Kenya), qui se classe deuxième en 1h03'38'', et un autre Burundais, Richard Musagirije, qui se classe troisième en 1h03'48. Niyonizigiye a su accélérer pour prendre le meilleur dans les derniers mètres. Notons que les trois coureurs sur le podium ont amélioré le précédent record.

« C'était un très bon parcours, très roulant. Ce qui a favorisé les excellentes performances de ce matin, soulignait le vainqueur, à l'arrivée. Le tracé était nettement plus compliqué l'année dernière et je préfère le parcours qui a été proposé pour cette 17e édition ».

Le Burundais est apparu relativement « facile » tout au long de la course. « Je suis un peu déçu parce que je n'ai pas regardé le temps sur la fin du parcours et j'aurais pu accélérer encore pour améliorer le record », poursuit-il.

A présent, Niyonizigiye va se préparer pour les Championnats de France. Il a également promis d'être présent pour la 18e édition du semi troyen. Et, cette fois, peut-être prendra-t-il le temps de regarder sa montre... Histoire de mettre une nouvelle claque au record.