Des réfugiés congolais dans la galère à Bujumbura
Société

PANA, 17/08/2008 

Bujumbura, Burundi - Une centaine de demandeurs d’asile congolais campent depuis des semaines à la belle étoile, sans aucune assistance humanitaire, en face des bureaux du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) dans la capitale burundaise, a- t-on constaté, dimanche, sur place.

Aucune visite ne leur aurait été rendue à ce jour et les demandeurs d’asile, qui disent avoir fui l’insécurité persistante à l’est de la République démocratique du Congo (RDC) voisine, en veulent beaucoup aux autorités burundaises et au HCR pour "non assistance à personne en danger", ont-ils confié amèrement à la PANA.

L’unique abri à la disposition des réfugiés est un grand arbre sous lequel ils s’abritent d’un soleil estival accablant et sur lequel ils accrochent quelques maigres biens contenus dans des sachets usés.

La ration alimentaire fait cruellement défaut et quelques femmes préparaient à même le sol la pâte de manioc, sans aucun autre accompagnement, lors de notre passage dans le site de fortune.

"C’est grâce à la générosité des passants que, là aussi, on a trouvé à manger", a-t-on encore appris de l’un des chefs du site.

Les conditions de vie déjà précaires sont rendues encore plus graves par le recours obligé aux eaux usées d’un caniveau situé le long d’un grand axe routier bordant le site improvisé de ces réfugiés.

La sale eau sert à boire, à faire la cuisine, à laver les habits et le corps, comme on l’a encore constaté sur les lieux.

Des cas de diarrhée seraient très fréquents parmi les demandeurs d’asile congolais dont beaucoup sont des femmes et enfants en bas âge, ont-ils encore fait savoir.

Les femmes connaîtraient des problèmes d’accouchement et trois d’entre elles auraient déjà perdu des grossesses dans cette galère des abords du HCR, d’après toujours les témoignages des concernées en piteux état physique et moral.

Les gouvernements congolais et burundais, ainsi que le HCR, n’auraient, pour le moment, que des solutions de long terme à proposer aux réfugiés.

Une rencontre tripartite a eu lieu le 14 août dernier à Bujumbura et a débouché sur l’engagement à recenser les réfugiés congolais et burundais dans les pays d’asile à rapatrier le moment venu.

On estime déjà à quelque 20.000 réfugiés congolais de longue date vivant sur le sol burundais.

Le nombre de réfugiés burundais vivant en RDC voisine est, par contre, mal connu.

Les réfugiés burundais qui bénéficient de plus d’attention se comptent par centaines de milliers en Tanzanie voisine.