Plainte de Nkurunziza : Me Bernard Maingain sera fixé sur son sort le 5 avril
Justice

@rib News, 27/01/2019 – Source AFP

L’avocat belge Bernard Maingain et l’écrivain burundais David Gakunzi, visés par une plainte du président du Burundi, ont comparu jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Paris. Le verdict est attendu le 5 avril, a indiqué à Belga Me Maingain. « Le procureur de la République considère qu’il n’y a pas de diffamation », a-t-il ajouté, soulagé.

L’avocat belge Bernard Maingain, l’écrivain burundais David Gakunzi, la présidente de France Télévisions Delphine Ernotte et le journaliste Luc Lagun-Bouchet, ont comparu en justice pour répondre de diffamation. L’affaire fait suite à une plainte déposée par le président du Burundi lui-même, Pierre Nkurunziza.

En cause : un reportage intitulé « Le Burundi en proie à des violences extrêmes », diffusé le 13 janvier 2016 sur France 3.

Ce court documentaire s’appuie notamment sur des images insoutenables de jeunes hommes assassinés, présentés par le commentaire comme des opposants au pouvoir burundais filmés à Karuzi. Au micro de France 3, l’avocat Maingain explique avoir reçu ces images d’informateurs au cœur du régime.

Or les personnes visibles dans la vidéo ne parlent pas le kirundi mais le hausa, une langue qui n’est pas utilisée au Burundi. Et les images correspondent à une vidéo diffusée sur Youtube déjà en 2015.

Bernard Maingain assume « une erreur d’interprétation » liée à l’urgence d’alerter sur la situation. Il soutient néanmoins que cette vidéo a servi dans le cadre de la formation des Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir. « Montrer de telles images pour apprendre à assassiner, c’est peut-être encore pire », estime-t-il.

Devant le tribunal, Me Maingain a plaidé la bonne foi. « Je suis très sensible au fait qu’un débat judiciaire respectueux de l’Etat de droit ait pu se tenir. Je pense que nous sommes en route pour faire reconnaître la liberté d’expression et les droits de la défense concernant la tragédie vécue au Burundi », a-t-il déclaré à l’issue du procès, confiant quant au verdict.