Un sommet de l'EAC décisif sur le Burundi ?
Diplomatie

RFI, 01-02-2019

Le Burundi, pays des Grands lacs d'Afrique, traverse depuis plus de trois ans une crise politique qui a poussé plus de 360 000 personnes en exil et a fait plus de 1 200 victimes, selon la CPI. Après un échange épistolaire très vif entre l'ougandais Yoweri Museveni, président en exercice de l'EAC et médiateur en chef dans la crise burundaise et le président Pierre Nkurunziza, le Burundi a, cette fois, répondu présent au sommet prévu ce 1er février, même si Nkurunziza ne fait pas le déplacement. Mais quel est l'enjeu pour lui ?

La crise qui qui secoue le Burundi depuis 2015 ne figure pas sur le programme officiel du sommet, mais la question va être discuté dans un huis-clos des chefs d'Etat de la région prévu dans la journée, selon des sources de l'EAC et de Bujumbura.

Le facilitateur rend son tablier

Le facilitateur dans cette crise, Benjamin Mkapa, a décidé de rendre son tablier après trois années de tentatives infructueuses de réunir autour d'une même table le pouvoir burundais et son opposition. Il doit présenter son rapport final aujourd'hui lors de ce huis-clos, avant que les chefs d'Etats présents ne décident de la suite à donner à la médiation régionale : l'enterrer définitivement ou tenter d'imposer à Bujumbura des négociations directes avec ses opposants.

Mais ça ne sera pas facile encore une fois. Comme il le fait depuis trois ans, le président Pierre Nkurunziza ne participe pas à ce sommet des chefs d'Etats. Il a délégué son premier vice-président Gaston Sindimwo, qui n'a aucun pouvoir et qui a pour mission essentielle de présenter un mémorandum qui demande notamment que l'EAC se saisisse enfin de ce qu'il appelle le « conflit entre le Burundi et le Rwanda ».

L'UA menace de reprendre la main

Le régime de Bujumbura sait qu'il peut également compter sur des alliés comme la Tanzanie, dans une organisation où les décisions se prennent à l'unanimité. Mais l'Union africaine (UA) menace d'ailleurs de reprendre la main sur ce dossier et l'EAC ne veut pas perdre la face.