Intox et réalité à Bujumbura sur le 20è sommet de la Communauté est-africaine
Diplomatie

PANA, 01 février 2019

Bujumbura, Burundi - Le président burundais, Pierre Nkurunziza, était signalé vendredi, par la radio publique, dans le nord du pays à une cérémonie de lancement officiel du rapport des Objectifs de développement durable (ODD 2030) des Nations unies, contrairement aux rumeurs des réseaux sociaux qui le disaient présent, le même jour, images à l’appui, à Arusha, en Tanzanie, au 20ème sommet ordinaire de la Communauté d’Afrique de l’Est.

Le chef de l’Etat burundais a limité drastiquement les sorties hors du territoire national depuis la tentative de putsch militaire qui a failli ébranler son régime au plus fort de la crise électorale de 2015.

Fin décembre dernier, la chaise du Burundi à Arusha, siège central de la CAE, était restée vide, poussant au report du 20ème sommet, « faute de quorum suffisant », comme l’exigent les statuts de cette Communauté de libre échange dont sont encore membres le Rwanda, l’Ouganda, la Tanzanie, le Kenya et la Soudan du sud.

Ce sont surtout les images de retrouvailles entre le président burundais et son homologue rwandais, Paul Kagame, se serrant chaleureusement la main, larges sourires aux lèvres, « à Arusha », qui ont embrouillé plus d’un internaute.

Les deux hommes d’Etat se tournent le dos depuis plus de trois ans de tensions, allant parfois à de graves incidents frontaliers.

En plus des questions d'intégration régionale, le 20ème sommet de la Communauté est- africaine est censé trouver des réponses à la crise interne au Burundi et au différend qui l’oppose au Rwanda.

Le Burundi est officiellement représenté au sommet par son premier vice-président de la République, en charge des questions politiques et sécuritaires, Gaston Sindimwo.

Bujumbura exigeait, la veille encore, de la Communauté est-africaine un « sommet extraordinaire » pour entendre les allégations à charge de Kigali, malgré les dénégations maintes fois répétées de la partie en cause, accusant à son tour le Burundi de soutiens multiformes aux forces résiduelles à l'origine du génocide de 1994 au Rwanda.

La Communauté d’Afrique de l’est excellait plutôt, jusque-là, dans la médiation visant à résorber la crise politique interne au Burundi depuis bientôt quatre ans, par l’intermédiaire de l’ancien chef de l’Etat tanzanien, Benjamin William M’Kapa, rappelle-t-on.