Protection des mineurs : l’Eglise du Burundi est aussi concernée
Société

Vatican News, 23 février 2019

Mgr Joachim Ntahondereye, évêque de Muyinga et Président de la Conférence Episcopale du Burundi affirme que le problème des abus sur les mineurs existe bel et bien dans son Pays. 

Même si nous n’avons pas des statistiques fournies par l’Eglise catholique, des statistiques fournies par certains organismes de l'ONU, montrent que ce problème existe bel et bien au Burundi aussi. Et dans l’Église, dans la société nous n'avons aucune raison de nier a priori qu’ il n'y a pas de cas aussi à l'intérieur de l'église.

Si il y a des cas dans votre Eglise du Burundi quelles sont les dispositions que vous avez prises pour résoudre ces problèmes. Peut-être comme conférence et aussi pour chaque diocèse ?

Comme conférence, nous avons rédigé des directives, déjà en 2013. Et ces directives donnent des lignes qu'il faut suivre. D'abord le principe… Face à ce genre de cas nous ne pouvons pas du tout nous taire. Et il faut absolument réagir. Et puis il y a des directives qui montrent quelles sont les procédures…qui se conforment aussi à celles déjà indiquées par la loi de l'Eglise, le droit canon. Oui …Donc là nous avons déjà un outil. Et il est question maintenant de nous en servir au fur et à mesure que des cas se présentent.

Est-ce que c'est un problème qui se pose avec acuité généralisée où ce sont des cas isolés ?

Il vaut mieux prévenir que guérir. Comme je le disais nous n'avons pas de statistiques sûr qui puissent nous montrer l'ampleur des problèmes. L'impression générale que nous avons c'est que le problème ne se pose pas encore avec acuité mais cela ne veut pas dire que demain, après-demain il ne puisse pas en être ainsi.

De manière générale, on estime que le problème en Afrique est aussi lié à la culture. Ainsi On en parle plus au niveau de la famille et de la communauté que publiquement. Afin de protéger la victime et l'honneur de la famille...

Certainement …et je suis sûr qu'il y a beaucoup de cas qui sont résolus au niveau de la famille. Selon moi c'est quelque chose qu'il faut encourager. Parce que ce que nous visons ce n'est pas que les cas soient dénoncés publiquement mais que des solutions soient trouvées. Et si des solutions peuvent être trouvées au sein des familles c'est encore mieux. Aussi parce que l'éducation passe par la famille. Donc si nous voulons prévenir, si nous voulons éradiquer le problème, la famille est de toute manière incontournable. Donc il faut passer par là et c'est une valeur qu'il faut absolument protéger et encourager.

Entretien réalisé par Jean Pierre Bodjoko, SJ- Cité du Vatican