Le Burundi commémore le 25è anniversaire de la disparition de Ntaryamira
Politique

PANA, 06 avril 2019

Bujumbura, Burundi  - Des cérémonies du souvenir et de recueillement ont été organisées samedi au Burundi, à l’occasion du 25ème anniversaire de la disparition du Président Cyprien Ntaryamira, suite à un attentat au-dessus de l’aéroport international de Kigali (Rwanda), aux contours aujourd’hui encore mystérieux.

Le président burundais a péri en même temps que son homologue rwandais de l’époque, Juvénal Habyarimana, qui l’avait pris à bord de son Jet de type Falcon 50, tous deux de retour d’un Sommet régional à Dar-Es-Salaam, en Tanzanie.

A chaque nouvel anniversaire de ce double évènement qui a emporté deux présidents de la même ethnie majoritaire des Hutu des Grands lacs africains, les mêmes questions reviennent.

Pourquoi l’embarquement du président burundais à bord de l’avion présidentiel rwandais alors qu’il avait le sien sur la piste et pourquoi encore le détour par Kigali pour rentrer sur Bujumbura?

Aurait-il été pris naïvement comme "bouclier humain" par son homologue rwandais qui se savait menacé par la rébellion armée Tutsi du Front patriotique rwandais (FPR) à laquelle certaines enquêtes attribuent l’abattage du Falcon 50 ?

Y-a-t-il un lien direct entre la mort du président Hutu rwandais et le génocide qui a suivi contre la minorité ethnique des Tutsi, en guise de représailles ?

Y-a-t-il un lien direct entre les massacres inter-ethniques au Burundi qui ont précédé d'une année le génocide rwandais de 1994?

Quel rôle ont joué les puissances étrangères, notamment la France, qui avait des troupes militaires prépositionnées au Rwanda avant le génocide en question?

Le nouveau président français, Emmanuel Macron, vient d'ordonner l'ouverture des archives de l'époque à des enquêteurs et les réponses à toutes ces interrogations pourraient venir de ce côté, de l'avis des analystes de la géopolitique sous-régionale des Grands lacs africains.