Burundi : deux policiers tués en moins de 24 heures dans le nord
Sécurité

@rib News, 22/05/2019 – Source Anadolu Agency

Deux policiers ont été tués en moins de 24 heures dans la commune de Bwambarangwe, province de Kirundo à 200 km de Bujumbura vers le nord du Burundi, a-t-on appris de source médiatique.

Le déclenchement des violences a commencé dans la nuit de dimanche à lundi, lorsqu’un policier, Aron Dushimumukiza, a tiré sur son collègue Nicolas Niyonzima, le tuant sur le coup.

«La nuit dernière vers 21 heures (19 heures GMT), Aron Dushimukiza un agent de la police à Bwambarangwe, a tiré 5 balles sur son collègue Nicolas Niyonzima qui est mort sur le champ», a déclaré sur la radio burundaise l’administrateur communal de Bwambarangwe, Fébronie Niyongabire.

Les mobiles de cet assassinat restent encore inconnus.

Peu après son arrestation, l’auteur du meurtre a été fusillé, à son tour, lundi vers 14 heures (12 heures GMT).

«Des crépitements d'armes ont été entendus à Kabuyenge vers 14h d'après des sources locales. La population a trouvé la dépouille du policier criblé de balles», a rapporté SOS-Médias/Burundi, un collectif de journalistes indépendants.

Selon une source policière, ce policier a été tué alors qu’il tentait «de s'évader du véhicule du commissaire provincial». «Ses agents de transmission l'ont fusillé».

Il a été tué sur la route qui mène vers le chef-lieu de la province de Kirundo où devait se tenir son procès.

La thèse de la tentative d’évasion reste à prouver, car l’assassin s’était rendu à la police de lui-même lundi matin.

Selon la même source, l’ambiance reste tendue au sein de ce corps de sécurité, alors que le Burundi, encore affecté par la crise électorale de 2015, se rapproche progressivement des élections générales prévues en 2020.

Pour rappel, l’actuelle police burundaise est un brassage d’anciens combattants du mouvement rebelle Cndd-Fdd (Conseil national de défense de la démocratie), devenu parti présidentiel depuis 2005, et de membres de l’ancienne gendarmerie, alors dominée par des éléments issus de la minorité ethnique tutsi.

La cohésion encore balbutiante des membres de ce corps a été mise à mal par la crise qui secoue le pays depuis quatre ans, en raison du maintien au pouvoir du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, considéré comme «anticonstitutionnel» et contre le gré de l’opposition et de la société civil.

Les violences générées par cette crise ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 350.000 personnes à fuir le pays, selon l’ONU et les ONG.