Au Burundi, des gestes de générosité à la fin du ramadan
Société

Deutsche Welle, 04.06.2019

La clôture du mois de ramadan est l’occasion pour les pauvres de bénéficier de la générosité des musulmans. Car cette fête incite à aider les plus vulnérables en leur offrant de la nourriture ou des vêtements.

Un mois de repentance et d'introspection : c'est le sens que les musulmans accordent au mois de ramadan. A sa clôture, ceux-ci doivent se rapprocher des plus démunis, sans considération religieuse, pour partager leur nourriture. 

C'est un devoir pour tout musulman, selon Kassim Jaffar, porte-parole de la Communauté Islamique du Burundi.

"Chaque  fois, à la fin de ce mois, il y a ce que l'on appelle le Zakatri fitri, c'est donc l'aumône qu'on donne afin d'aider les familles pauvres, les veuves, les orphelins. Alors, chaque musulman qui a jeûné durant trente jours doit nécessairement donner cette aumône qui va aider les pauvres, les veuves, les orphelinats et toutes les personnes dans le besoin."

A Nyakabiga, au centre de Bujumbura, se déroule la cérémonie nationale. Sur place, on observe toutes sortes de personnes démunies avec des sachets à la main. 

Toutes attendent l'aumône avant ou à la fin de la prière. Adèle Shurweryimana est une veuve avec deux enfants, un dans son dos et l'autre à la main.

"Ils m'ont donné de l'argent, je vais me débrouiller pour nourrir mes enfants et leur trouver du matériel scolaire. C'est 4.000 francs. J'ai également eu de la nourriture, comme du riz et des haricots. Ils nous donnent aussi de la viande quand il y en a."

Amputés des leurs membres inférieurs, Ismael Banteze et Rachid Abdoul sont assis sur leurs "pousse-pousse". Ils comptent l'argent collecté sur le lieu de la prière et sont satisfaits. 

Néanmoins, ils déplorent que certains musulmans ne viennent en aide qu'à d'autres musulmans, écartant les fidèles des autres religions. "Il y a vraiment des musulmans qui ne distinguent pas les musulmans des catholiques ou des protestants quand ils nous aident", dit Ismael. 

"Mais il y a des musulmans qui ne savent pas ce que dit la parole de Dieu et distinguent selon les appartenances religieuses. Mais ce ne sont pas tous les musulmans", témoigne Rachid. 

L'insécurité alimentaire touche 70% de la population burundaise. Avec un indice de la faim qui reste le plus élevé en Afrique. 

Les mendiants sillonnent les rues et d'autres places publiques à longueur de journée. Le gouvernement a lancé une campagne pour mettre fin à ce phénomène mais celle-ci n'a pour l'instant pas produit de résultats probants.