Le Rwanda rend hommage aux victimes du génocide de 1994
Afrique

@rib News, 07/07/2019 - Source Reuters

Les autorités rwandaises ont entamé dimanche une semaine d’hommage solennel aux 800.000 Tutsis et Hutus modérés massacrés il y a 25 ans au cours des trois mois qu’a duré le génocide rwandais.

Le président Paul Kagamé a déposé une gerbe au mémorial de Gisozi, où sont enterrées plus de 250.000 personnes, avant une après-midi de discours et de chants. Dans la soirée, une veillée aux chandelles a été organisée dans un stade de football bondé.

“Il est impossible de comprendre pleinement la solitude et la colère des survivants, et pourtant, toujours et encore, nous leur demandons de faire les sacrifices nécessaires pour permettre la renaissance de notre nation. Les émotions doivent être enfermées dans une boîte”, a déclaré Paul Kagamé, dont le discours était retransmis par la télévision dans tout le pays.

“Les Rwandais vont mieux aujourd’hui que par le passé. Mais nous pouvons aller encore mieux. Nous sommes le dernier peuple au monde qui doive succomber à l’autosatisfaction”, a-t-il ajouté.

Le massacre des Tutsis et des Hutus modérés, qui a duré 100 jours, a débuté le 6 avril 1994 après que l’avion transportant le président rwandais Juvénal Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira – tous deux Hutus – eut été abattu par un missile au-dessus de la capitale rwandaise. Les auteurs de cet attentat n’ont jamais été identifiés.

L’armée rwandaise et les milices hutus extrémistes Interahamwe se sont alors lancées dans une extermination méthodique de la minorité tutsie.

A Gisozi dimanche, des artistes populaires rwandais ont entonné des chants comme “Turabunamira twiyubaka”, qui signifie “Rendre hommage tout en reconstruisant”.

Une dizaine de chefs d’Etat assistaient aux cérémonies, ainsi que le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et Julie Payette, gouverneure générale du Canada.

Emmanuel Macron avait en revanche annoncé qu’il serait absent. Le rôle joué par la France lors du génocide demeure controversé.