Burundi : 26 M USD du Japon pour la réhabilitation du port de Bujumbura
Cooperation

PANA, 30 juin 2019

Bujumbura, Burundi - Le ministre burundais des Affaires étrangères, Ezéchiel Nibizi et l’Ambassadeur du Japon au Burundi, Takayuki Miyashita, ont signé, samedi, un accord de don nippon de 26 millions de dollars américains destinés à financer la réhabilitation du port de Bujumbura qui représente à lui seul, 90% du trafic total de marchandises au Burundi, via le lac Tanganyika, a-t-on appris  auprès des deux parties.

La dernière réhabilitation du port remonte aux années 1990 et les nouveaux travaux débuteront en octobre prochain, pour une durée de 18 mois, ont convenu les parties contractantes.

Le chef de la diplomatie burundaise en a profité pour louer la reprise d’une coopération bilatérale qui avait été freinée par la crise politique interne suite aux élections controversées et émaillées de violences de 2015.

Le projet de réhabilitation et de modernisation du port de Bujumbura a été présenté par le ministre Nibizi comme étant d’un « intérêt capital » pour le Burundi, en terme de « désenclavement, de volume de marchandises, de réduction des coûts de transport et de tourisme».

Les termes de l’accord prévoient l’extension du quai nord, réservé aux produits pétroliers, la construction d’un chantier naval et de réparation des bateaux, le dragage du bassin portuaire, la construction d’une digue de sécurité pour la protection du port ainsi que l’acquisition d’équipements de manutention.

Les travaux projetés vont encore moderniser le port en termes d'équipements, notamment la mise en place de nouvelles grues, la conception d’une carte électronique de navigation, ainsi que l’aménagement de l’espace d’accueil pour passagers.

Une fois les travaux terminés, le gouvernement burundais table sur une capacité additionnelle d’au moins 6.000 tonnes de fret de marchandises et de passagers au port de Bujumbura.

La capacité totale actuelle du port est estimée à environ 8.000 tonnes pour les marchandises en vrac, 450 mètres cubes (m3) pour les bateaux citernes et 74 conteneurs.

Le port de Bujumbura a aussi une dimension régionale jugée importante du fait qu’il constitue le point de départ et d’arrivée à trois corridors terrestres dont le plus long est le Corridor Nord reliant Bujumbura, Kigali (Rwanda), Kampala (Ouganda) et Mombasa (Kenya), sur une distance de 2.075 kilomètres.

D’un autre côté, il y a le Corridor Central reliant Bujumbura à Dar-Es-Salaam, la capitale économique tanzanienne, sur une distance de  1.500 Kilomètres, le Corridor Sud reliant Bujumbura à Mpulungu (Zambie), sur un tronçon lacustre long de 650 kilomètres.

Actuellement, le port de Bujumbura dispose de 4 magasins d’entreposage de 2.000 mètres carrés (m2) chacun, 3 magasins de 800 mètres carrés, chacun, une grande surface de stockage à l’air libre, 4 grues sur rail pour cargo conventionnel de 15 tonnes, 1 grue fixe pour conteneurs d’une capacité de 50 tonnes, 2 chariots élévateurs pour conteneurs et 5 chariots élévateurs pour cargo conventionnel.

Des trois pays riverains (Tanzanie, République démocratique du Congo et Zambie), la flotte burundaise passe pour la plus importante sur le lac Tanganyika, avec une capacité de 10.000 tonnes de cargo conventionnel, 110 conteneurs, 550.000 litres d’essence.

La flotte burundaise vient des chantiers navals belges et se compose de 6 bateaux automoteurs (400 à 1.500 tonnes), de 8 barges (300 à 1.200 tonnes), de 2 barges citernes (115 à 335 tonnes), de 3 remorqueurs de ligne et de 2 remorqueurs de port.

De l’avis général des experts, Bujumbura assurerait pleinement encore son rôle de plaque tournante avec l’aboutissement de certains autres projets régionaux.

Il s’agit des projets de construction du chemin de fer des Grands Lacs reliant la Zambie, le Burundi, la République démocratique du Congo et le Rwanda (Kasama-Mpulungu/Bujumbura-Bukavu-Goma-Kasese/Goma-Kigali).

D’un autre côté, il y a le projet de réhabilitation du chemin de fer Dar-Es-Salaam-Kigoma (Tanzanie), la réhabilitation du chemin de fer Lubumbashi-Kalémie (République démocratique du Congo), le développement des ports du lac Tanganyika (Kigoma, Kasanga, Mpulungu, Kalémie, Kabimba et Kalundu), le développement des aéroports secondaires des pays du bassin du lac Tanganyika ou encore le développement des infrastructures touristiques le long du lac Tanganyika.

Plus de 10 millions d’habitants vivent dans le bassin du lac Tanganyika dont Bujumbura passe pour la capitale régionale.

Le port et l’aéroport de Bujumbura constituent, par ailleurs, les plus importants dans le bassin du lac Tanganyika.