Burundi : Un militant d’opposition tué et six blessés dans une embuscade
Sécurité

@rib News, 20/08/2019 – Source AFP

Un militant du principal parti d’opposition au Burundi, le Conseil national pour la Liberté (CNL), a été tué et six autres grièvement blessés dans la nuit de dimanche à lundi, lors d’une attaque perpétrée par des hommes armés de machettes et de gourdins, selon ce parti et des témoins.

Plus de 300 militants du CNL en provenance de Giteranyi (nord-est) s’étaient déplacés à Muyinga, chef-lieu de la province éponyme, pour participer à l’inauguration d’une permanence de leur parti.

Dans la nuit de dimanche à lundi, alors qu’ils rentraient chez eux à pied, ils ont été attaqués par « des dizaines et des dizaines de gens armés de machettes, de gourdins et de bouteilles », a expliqué le porte-parole du CNL, Thérence Manirambona, à l’AFP.

« Ces criminels qui les attendaient à environ 15 km de Muyinga se sont jetés sur eux… Un vieux monsieur du nom de Grégoire Nsavyumwami, qui n’a pas pu s’enfuir, a été tué à coups de machette et de gourdin, et au moins six autres militants du CNL ont été grièvement blessés et sont en train d’être soignés à l’hôpital de Muyinga », a-t-il poursuivi.

Une source médicale à Muyinga a confirmé cette information, précisant que « trois parmi les blessés présentent de graves blessures sur la tête qui ont été causées par des coups de machette. »

« Heureusement, nos militants ont pu capturer trois des assaillants. Ils les ont remis à la police ce matin », selon le porte-parole du CNL.

Deux témoins sur place assurent sous le couvert de l’anonymat, par crainte de représailles, que les trois assaillants capturés sont membres des Imbonerakure, la ligue des jeunes du parti au pouvoir au Burundi que l’ONU qualifie de milice, et qui sont souvent impliqués dans de tels actes, selon le CNL et des radios indépendantes.

Les militants « ont voulu dormir dans notre nouvelle permanence mais le commissaire de police de Muyinga, Jérôme Ntibibogora, est intervenu dans la nuit et les a chassé, ce qui les a obligé à rentrer à pied », a précisé le porte-parole du CNL, ajoutant que la permanence a été vandalisée « juste après leur départ ».

Dimanche, le CNL d’Agathon Rwasa, leader historique de l’ex-rébellion des Forces nationales de libération, a affirmé que 18 de ses permanences avaient été vandalisées ces deux derniers mois. Agathon Rwasa a créé ce nouveau parti dans la perspective des élections de 2020 au Burundi.

Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat. Il avait été réélu en juillet de la même année.

Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale (CPI), qui a ouvert une enquête.