Gitega vent debout contre un "rituel enfantin" pour fêter la fin de l’examen d’Etat
Education

PANA, 16 août 2019

Un rituel "enfantin" des milieux scolaires prend des proportions insoupçonnées au Burundi

Bujumbura, Burundi - De jeunes lycéens, chantant et dansant dans des uniformes scolaires émiettés et dénudant, pour fêter le passage de l’examen d’Etat, n’en finissaient pas vendredi encore de soulever des vagues dans l’opinion, divisée entre ceux qui y voient un recul de l’éducation et d’autres plus tolérants, d’un « vieux rituel enfantin» qui n’a été amplifié que grâce aux nouveaux médias sociaux en vogue au Burundi.

La dernière réaction musclée en date est venue du gouvernement burundais qui exige que les images soient diffusées à la télévision publique pour « décourager ce genre de comportement ».

L’incident est remonté jusqu’au dernier Conseil du gouvernement burundais dont le communiqué final « s’indigne » du comportement de certains élèves qui ont déchiré leurs uniformes scolaires juste après la passation de l’examen d’Etat.

Ainsi, « il a demandé que leurs images soient diffusées à la télévision afin de décourager ce comportement ».

Des directions scolaires en province étaient allées jusqu’à préconiser la rétention des diplômes de ceux parmi les jeunes qui se sont rendus coupables du geste « déplacé » de se dénuder sur la voie publique.

Les uniformes ont coûté cher aux parents, sans oublier qu’ils pouvaient aussi servir aux autres enfants, avait commenté à chaud, la ministre de l’Education nationale, Mme Janvière Ndirahisha.

C’est pour « enterrer les années de lycée et envisager avec plus de liberté, la vie de l’université », justifie-t-on du côté des lycéens qui n’avaient pas déjà le droit de se présenter à l’examen d’Etat dans n’importe quelles conditions, avait mis en garde, la réputée rigoureuse et austère ministre de l’éducation nationale.

Il n’était pas question de se présenter à l’examen d’Etat en « tenues indécentes », avec des « cheveux longs », du « vernis » sur les ongles, des « boucles d’oreilles », ou encore le visage « maquillé », sous peine de renvoi.

La ministre a fait encore parler d’elle ces derniers temps sur les grossesses non désirées en milieu scolaire qu’elle abhorre et n’hésite pas à sanctionner par des renvois.

Les milieux scolaires burundais ont encore focalisé l’attention cette année par le gribouillage du portait du chef de l’Etat dans l'un des manuels pédagogiques.

Des interpellations et des renvois ont frappé certains élèves soupçonnés d’avoir joué avec la photo du chef de l’Etat.