Vers un rapatriement massif des derniers réfugiés burundais de la Tanzanie
Sécurité

PANA, 27 août 2019

Bujumbura, Burundi - Un rapatriement hebdomadaire, d’une moyenne de 2.000 réfugiés burundais, va être organisé, à compter du 1er octobre prochain, a rapporté, mardi, la radio publique, citant le ministre burundais de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, de retour d’une mission en Tanzanie, le pays de la sous-région est-africaine qui abrite le gros des exilés burundais de la crise électorale de 2015.

D'après la même source, un accord a été formalisé dans ce sens et se fonde sur le retour à la sécurité au Burundi où la crise politique, suite aux élections controversées et émaillées de violences, avait poussé en exil autour de 500.000 citoyens.

Les réfugiés burundais encore établis dans les pays voisins hésitent néanmoins à répondre aux appels incessants des autorités burundaises, estimant que les raisons qui les ont fait fuir sont toujours là.

Le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) n’est pas partie prenante à l’accord entre les gouvernements burundais et tanzanien.

Le HCR campe sur le principe de promouvoir uniquement le retour volontaire de tout demandeur d’asile, sous son assistance.

L'Agence spécialisée des Nations unies est actuellement occupée à recenser les réfugiés burundais en Tanzanie dont le nombre exact suscite des controverses à Bujumbura.

Visitant le pays, en avril 2018, le Haut commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Philippo Grandi, avait concédé un recensement électronique des réfugiés burundais en Tanzanie pour faire taire la controverse. 

Les autorités burundaises n’avaient pas hésité d’accuser le HCR de faire des réfugiés « un fonds de commerce ».

En mars 2018, le HCR avait adhéré au précédent accord tripartite (Burundi-HCR-Tanzanie) sur le rapatriement assisté des réfugiés burundais. L’accord prévoyait de rapatrier 2.000 personnes par semaine, du 5 avril au 31 décembre 2018.

La priorité devait être accordée au rapatriement de quelque 19.148 réfugiés burundais dont l'intention de retour avait été vérifiée par le HCR. 

Le communiqué final de la rencontre tripartite rendait hommage à la Tanzanie qui accueille bon nombre de réfugiés burundais de la sous-région est-africaine.

Depuis le mois de janvier dernier, plus de 15.000 Burundais ont été rapatriés volontairement, principalement de Tanzanie, tandis que 642 autres, en moyenne par mois, ont cherché refuge dans les pays voisins, selon toujours le HCR.

Actuellement, la Tanzanie accueille environ 189.000 réfugiés burundais, le Rwanda 71.000, la RDC 45.000 et l'Ouganda 41.000, soit un total de 346.000 réfugiés dans les pays voisins

En début d’année, le Haut-Commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) et 35 de ses principaux partenaires ont lancé un appel humanitaire conjoint en faveur des réfugiés burundais pour un montant de 296 millions de dollars américains.

En 2018, l’appel n’avait recueilli que 35 pc des 391 millions de dollars recherchés, d'après toujours le HCR qui parle de la « crise humanitaire la plus oubliée » dans le monde, concernant les réfugiés burundais.