Le tambour au cœur d'une polémique entre le Burundi et le Rwanda |
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Africanews, 24/08/2019 Le Burundi s'insurge contre l'utilisation "illégale" de ses tambours dans une émission de télé Le Burundi vent debout contre un groupe de réfugiés burundais. Bujumbura leur reproche d’avoir joué des tambours traditionnels à une émission de télévision, sans l’avis préalable des autorités. En effet, selon la loi burundaise, ces tambours classés au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2014, ne peuvent être joués sans autorisation des autorités du pays. Or, dans l‘émission East African Got Talent diffusée au Kenya, au Rwanda, en Ouganda et en Tanzanie un groupe de jeunes réfugiés au Rwanda depuis plusieurs années, s’est illustré par le jeu de ces célèbres tambours. Un bout du passage du groupe a été diffusé sur le compte Twitter de l‘émission, suscitant le courroux de Bujumbura. Mais, il semble qu’au-delà du non-respect de la régulation, il y a aussi la question du pays qui abrite les batteurs qui couve la colère des autorités burundaises. « Le pays avec lequel nous n’avons pas de bonnes relations veut maintenant voler notre battement de tambour », a déclaré la ministre de la Culture du Burundi, Pelate Niyonkuru, dans un communiqué, ajoutant que l‘émission avait « porté atteinte à la culture du Burundi ». Alphonse Rugambarara, un ancien ministre burundais de la Culture en exil depuis le coup d’Etat manqué de 2015 y voit une réaction davantage motivée par la politique. « Les tambours burundais ont été joués par les communautés burundaises du monde entier sans l’autorisation du gouvernement », a-t-il déclaré à la BBC. « Si les batteurs de l‘émission n’étaient pas basés au Rwanda, il en aurait été autrement », a déclaré M. Rugambarara. Pour l’heure, l‘émission n’a pas encore réagi à la polémique et les jeunes indexés ont préféré garder le silence car ils sont encore en compétition. Les rapports entre le Burundi et le Rwanda sont exécrables, chacun accusant son voisin d‘être à l’origine des poches rebelles qui attaquent leurs territoires. Le président burundais Pierre Nkurunziza accuse notamment le Rwanda d’être à l’origine de la crise que traverse le Burundi depuis avril 2015. |