À la Une : va-t-on vers un apaisement politique au Burundi ?
Politique

RFI, 8 octobre 2019

Le Burundi est régenté d’une main de fer par le président Nkurunziza. Mais «  depuis juin dernier, note Aujourd’hui au Burkina, la situation se déride de façon subreptice, les lignes bougent imperceptiblement.

Des missi dominici de Jean Minani, patron du CNARED, l’opposition en exil, et du président Nkurunziza se sont rencontrés courant août dernier dans la capitale kenyane, un cénacle où les questions qui fâchent ont été évoquées, notamment la levée de mandat d’arrêt qui pend sur la tête d’une trentaine d’opposants, le retour d’exil des leaders d’opposition et la décrispation politique. ».

Un pré-accord avait même été ébauché, mais l’affaire ayant été éventée, chaque camp s’était recroquevillé sur lui-même. Mais voilà qu’avant-hier, relève Aujourd’hui, « les 2 parties ont repris langue, et ce sont les mêmes lancinantes questions en suspens qui ont animé ces échanges. Si Annicet Niyonkuru, envoyé spécial du CNARED, s’est voulu évasif, réservant, son compte-rendu à ses patrons à Bruxelles, l’entourage du ministre de l’Intérieur s’est voulu rassurant, notamment sur les questions judiciaires. »

À la vérité, précise le quotidien ouagalais, « il faut lier ce rapprochement au 6 juin 2018, jour où Pierre NKurunziza avait clairement annoncé qu’il quitterait les lambris dorés du cossu palais présidentiel de Gitega en 2020. » Alors, s’interroge Aujourd’hui, « quelle posture adopteront les opposants regroupés à Bruxelles après le bilan que feront leurs émissaires ? En tout cas, tous estiment que la probabilité pour que le CNARED soit présent aux élections de 2020 est très élevée. »

Vers une coalition de l’opposition ?

En tout cas, s’il en est un qui ne cache pas ses ambitions, c’est bien Agathon Rwasa, le président du CNL.

Interrogé par le site d’information burundais Iwacu, Agathon Rwasa se prononce en faveur d’une coalition de l’opposition pour la présidentielle de 2020 : « la logique serait que ceux qui soutiennent le changement se rallient pour un unique et même candidat au lieu de disperser les votes. »

Et tant qu’à faire, il se verrait bien dans ce rôle : « l’objectif ultime du CNL, c’est le pouvoir. Nous ne pouvons exécuter les projets de société que nous proposons aux Burundais si nous n’avons pas le pouvoir dans toutes ses sphères et à tous les échelons. Et si le peuple réclame Agathon Rwasa à la présidence, pourquoi est-ce que je m’y déroberais. »

Par Frédéric Couteau