Burundi : 4 personnes condamnées à perpétuité pour l'assassinat d’un opposant
Justice

@rib News09/10/2019 - Source Agence Anadolu

Le Tribunal de grande instance de Muyinga (220 km de Bujumbura), nord-est du Burundi, a condamné à perpétuité quatre personnes poursuivies pour «meurtre» d’un militant du parti Congrès national pour la liberté(CNL), principal parti de l’opposition, a appris Anadolu mercredi du ministère de la Justice et de la protection civique.

«La sentence rendue ce mardi par le TGI de Muyinga à l'endroit des quatre personnes impliquées dans cette affaire est la prison à perpétuité», a déclaré à Anadolu Agnès Bangiricenge, porte-parole du ministère de la Justice et de la protection civique.

Le Tribunal leur a aussi infligé également «une amende» de près de 2500 dollars. Le verdict a été rendu mardi soir.

Le Président du parti CNL, Agathon Rwasa, n’a pas encore réagi à cette sentence.

Le 18 août dernier, un militant du parti CNL, appelé Mvuyekure, a été tué sur la colline Kwitongo, en zone Rugari de la commune de Muyinga, suite à des échauffourées entre un groupe d’hommes armés de machettes et des militants du parti CNL.

Cette information a été annoncée par le Gouverneur de Muyinga, Aline Manirabarusha.

Le parti CNL l’a aussi déclaré sur son compte twitter. «Les militants du CNL sont tombés dans une embuscade de personnes armées de machettes, gourdins… Il y a eu un mort et six blessés graves».

Le lendemain, quatre personnes ont été arrêtées.

A l’approche des élections de 2020, des heurts entre jeunes militants des partis de l’opposition et ceux du parti CNDD-FDD au pouvoir sont de plus en plus récurrents dans le pays.

Le parti CNL, grand rival du parti présidentiel, est particulièrement visé. Un nombre important de ses bureaux régionaux ont été incendiés par des inconnus.

Le Burundi s'achemine vers un nouveau rendez-vous électoral, alors qu’il est depuis plus de 4 ans secoué par une grave crise, en rapport avec le 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, jugé illégal.

Au pouvoir depuis 2005, Pierre Nkurunziza a déjà annoncé qu’il ne sera pas candidat. Fin avril 2015, sa décision de briguer un 3ème mandat a provoqué une vague de violence chronique.