Burundi : Léonce Ngendakumana candidat du Frodebu à la présidentielle de 2020
Politique

@rib News, 10/11/2019 – Source AFP

Le parti d’opposition burundais Sahwanya FRODEBU (Front pour la Démocratie au Burundi) a désigné son vice-président, Léonce Ngendakumana, comme candidat à l’élection présidentielle prévue en mai prochain dans ce petit pays plongé dans une grave crise politique depuis plus de quatre ans, ont rapporté dimanche des médias locaux.

M. Ngendakumana a été élu samedi sur un score de 82,5% des voix des délégués du FRODEBU contre 17,5% pour le président du parti, Pierre-Claver Nahimana, a indiqué Iwacu, l’un des derniers médias indépendants du Burundi, sur son site internet.

Présenté comme l’un des rares leaders d’opposition à ne pas s’être exilé, M. Ngendakumana a été pendant sept ans président de l’Assemblée nationale, la chambre basse du parlement burundais.

A peine désigné candidat pour la présidentielle du 20 mai 2020 – qui sera couplée à des législatives -, M. Ngendakumana a déclaré devant la presse miser sur une stratégie d’alliance « avec toutes les forces politiques et sociales qui aspirent au changement ».

« Nous prévoyons un dialogue avec les partis CNDD-FDD (Conseil national pour la Défense de la Démocratie – Forces pour la Défense de la Démocratie, au pouvoir) et le CNL (Congrès national pour la Liberté, le nouveau parti de l’opposant Agathon Rwasa) qui sont les deux forces les plus puissantes dans ce pays. Il faut que toutes ces forces soient canalisées vers un Burundi digne, uni, réconcilié et prospère », a ajouté le candidat à la présidence.

« L’une de mes priorités sera la reprise des liens multilatéraux », a poursuivi M. Ngendakumana en rappelant combien le Burundi est isolé sur la scène internationale.

Le Burundi est en crise depuis que le président Pierre Nkurunziza a annoncé en avril 2015 sa candidature à un troisième mandat. Il avait été réélu en juillet de la même année. Les violences et la répression qui ont accompagné la crise auraient fait au moins 1.200 morts et déplacé plus de 400.000 personnes entre avril 2015 et mai 2017, selon les estimations de la Cour pénale internationale (CPI) qui a ouvert une enquête.

Nkurunziza a indiqué qu’il ne se représenterait pas à la présidentielle de mai 2020.

Le parti Sahwanya FRODEBU, majoritairement hutu, était celui du premier président burundais démocratiquement élu, le Hutu Melchior Ndadaye, assassiné le 21 octobre 1993, trois mois après son élection.

Sa mort fut suivie par des massacres interethniques à grande échelle, qui ont fait près de 300.000 morts de 1993 à 2006. La rébellion hutu a affronté l’armée, dominée par les Tutsi, jusqu’à l’accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation, signé le 28 août 2000 en Tanzanie.