Burundi : l'opposition menace de se retirer de tout le processus électoral
Politique

@rib News, 28/05/2010 – Source AFP

Vendredi, douze formations d'opposition ont cette fois demandé dans une "déclaration" commune la démission de la Commission électorale burundaise (Ceni), accusée "d'incompétence" et de ne "pas être indépendante", selon le chef des FNL Agathon Rwasa

"La Ceni n'est pas à la hauteur car soit elle est incompétente, soit elle est partiale. Dans les deux cas, il faut qu'elle déguerpisse", a martelé M. Rwasa. "Sinon, nous allons tous nous retirer de tout le processus électoral car nous ne voulons pas participer à une mascarade qui nous conduit au parti unique", a-t-il averti.

"Nous n'avons pas l'intention de basculer dans la violence. Nous sommes engagés politiquement et rien que politiquement", a assuré l'ancien chef rebelle : "c'est plutôt le CNDD-FDD qui use d'intimidations et de menaces contre nos membres", a-t-il affirmé.

L'opposition accuse notamment la Ceni de ne pas lui avoir encore donné accès aux procès-verbaux de l'élection, quatre jours après le scrutin.

Elle affirme également détenir la preuve que des bulletins de vote ont été imprimés par une société burundaise alors que la Ceni "affirmait jusqu'ici que les bulletins de vote avaient été fabriqués à l'étranger".

Ces accusations contredisent cependant les conclusions des observateurs de l'Union européenne (UE), qui ont salué le "bon déroulement" d'un scrutin "de manière générale en accord avec les normes internationales en matière d'élections démocratiques".

Selon des résultats complets et provisoires annoncés vendredi par la Ceni, le parti au pouvoir CNDD-FDD du président Pierre Nkurunziza, qui dirige le pays depuis 2005, a recueilli 64,03% des voix aux élections communales.

Ces chiffres officiels viennent confirmer les premières tendances annoncées au lendemain du scrutin, qui ont déclenché l'ire de l'opposition.

Dès le lendemain des opérations de vote, retardées de trois jours en raisons de "difficultés logistiques", huit partis d’opposition avaient dénoncé des "fraudes massives orchestrées" par le CNDD-FDD.

Ces partis avaient réclamé l'annulation du scrutin et demandé à la Ceni de nouvelles élections communales couplées avec la présidentielle du 28 juin.