Burundi : le fils d’un candidat à la présidentielle enlevé puis arrêté
Politique

La Libre Belgique, 12 novembre 2019

Le parti d’opposition burundais Sahwanya-Frodebu a choisi samedi, comme on s’y attendait, Léonce Ngendakumana pour être son candidat à la présidentielle de l’an prochain. Deux jours auparavant, le fils de l’homme politique, un étudiant, avait été enlevé près de sa maison. Son père l’a retrouvé aux mains de la police, accusé d’une attaque armée…

C’est jeudi dernier, alors qu’il rentrait chez lui, à Kiriri (quartier résidentiel de Bujumbura), que Lambert Bibonimana – fils de Léonce Ngendakumana (NDLR: on ne porte pas nécessairement le nom de son père, au Burundi), vice-président du parti d’opposition Sahwanya-Frodebu – a été enlevé par des hommes à bord d’un véhicule aux vitres teintées, qui ont forcé l’étudiant à entrer dans l’auto. Il a appelé au secours, selon son père, en vain. Ce dernier a appelé le jeune homme sur son portable; « il a décroché mais ses ravisseurs ont vite coupé et éteint le téléphone », a rapporté le père à SOS Medias.

Lambert Bibonimana étudie à l’Université des Grands lacs, tout en enseignant au lycée tchnique de Kamenge, une banlieue populaire de Bujumbura; il est aussi employé d’une société de jeux.

Léonce Ngendakumana dit avoir retrouvé son fils dans les cachots du commissariat municipal, où il serait soupçonné d’implication dans l’attaque contre le chef de zone Muyira, à Kanyosha, assassiné le 25 octobre dernier. Lambert Bibonimana est accusé d’avoir organisé des réunions à la résidence familiale pour fomenter ce crime.

Léonce Ngendakumana dénonce un montage visant à faire pression sur lui alors que son parti s’apprêtait à le désigner candidat à la présidentielle de 2020 – ce qui a été fait officiellement le 9 novembre. L’homme politique a demandé la libération de son fils.

Par Marie-France Cros.