La Libre Belgique, 22 novembre 2019

Le ministre burundais de l’Intérieur, Pascal Barandagiye, a indiqué jeudi que, durant la période électorale de 2020, les journalistes devront « se ranger du côté du gouvernement ». Cet avertissement survient alors que quatre journalistes du média indépendant Iwacu sont détenus pour avoir voulu couvrir une attaque de rebelles après en avoir dûment averti les autorités.

« Il ne faut pas tout dire. Vous devrez vous ranger du côté du gouvernement pendant cette période électorale », a déclaré jeudi en kirundi le ministre burundais de l’Intérieur, Pascal Brandagiye, à la sortie d’une réunion de sécurité avec les gouverneurs de province et les cadres de la police, a rapporté SOS Medias Burundi.

« La période électorale exige qu’on ne dise pas tout car nous sommes comme une femme enceinte qui prend des précautions pour marcher et ne fait pas n’importe quoi », a déclaré le ministre du président Pierre Nkurunziza. Ce dernier a plongé son pays dans la violence et la misère en imposant son troisième mandat présidentiel, alors que l’Accord de paix d’Arusha les limite à deux. Des élections générales sont prévues pour mai 2020., auxquelles il a dit qu’il ne se présenterait pas – sans tout-à-fait convaincre ses concitoyens.

La déclaration du ministre de l’Intérieur survient alors que la justice burundaise a maintenu cette semaine en détention quatre journalistes du principal média indépendant du pays, Iwacu. Ils sont accusés d’éatteinte à la sûreté de l’Etat » pour avoir voulu faire un reportage sur une attaque de rebelles à la frontière avec la RDCongo, le 22 octobre. Iwacu précise qu’ils avaient « prévenu les autorités de la province dans laquelle ils se rendaient ». Reporters sans Frontières et Human Rights Watch ont demandé à plusieurs reprises leur libération.

MFC