@rib News, 27/12/2019 – Source Agence Anadolu

Le président burundais, Pierre Nkurunziza, a affirmé, jeudi, que le Burundi dispose de preuves montrant l'implication du Rwanda dans les récentes attaques de Cibitoke, commune Mabayi, dans l'ouest du pays.

« Nous avons des preuves irréfutables que l'attaque de Mabayi a été perpétrée par l'armée rwandaise. Donc, le Rwanda a attaqué le Burundi et ce n'est pas la première fois. Nous avons pris bonne note », a déclaré le Nkurunziza, s’exprimant lors d’une conférence publique, à Gitega, au centre du pays.

L’attaque de Mabayi, a eu lieu mi-novembre dernier. Des pertes en vies humaines ont été enregistrées par l’armée burundaise dont, notamment, le décès de Major Réverien, commandant de la position militaire ciblée.

Le Burundi a déjà porté plainte contre Kigali auprès de la Communauté est-africaine. Il a déploré la lenteur de la Communauté internationale à réagir.

Cependant, le président Nkurunziza s'est montré optimiste, affirmant que « tôt ou tard, la plainte trouvera une issue favorable. Nous devons garder le courage et l'espoir».

Et de mettre en garde Kigali : « Nous, Burundais, resteront sereins, mais nous nous défendrons toujours en cas de provocation. Les ennemis du Burundi sont connus. Ceux-ci ne parviendront jamais à le déstabiliser ».

Pour rappel, la Conférence internationale pour la région des Grands-Lacs (CIRGL) a mis en place, le 5 décembre, une commission de 17 personnes issues du Mécanisme conjoint de vérification élargi (MVE), pour mener des enquêtes et produire un rapport détaillé sur l'attaque perpétrée à Mabayi, dans la nuit du 16 au 17 novembre 2019.

Cette commission avait huit jours pour produire un rapport.

Les relations entre le Burundi et le Rwanda sont tendues depuis environ cinq ans.

Le Burundi accuse le Rwanda d’avoir aidé et planifié le coup d’État manqué du 13 mai 2015, d’héberger ses opposants et de les entraîner militairement en vue de sa déstabilisation.

De son côté, Kigali accuse le Burundi de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) accusés d’avoir commis un génocide contre les Tutsis en 1994.