Burundi : qui est le général Evariste Ndayishimiye, favori de la présidentielle ?
Politique

RFI, 27-01-2020

Au Burundi, la page Pierre Nkurunziza, qui a honoré sa décision de ne pas se représenter à la présidentielle de mai prochaine, est en train d’être tournée. Il laisse la place au secrétaire général et numéro 2 du parti présidentiel (Cndd-FDD), le général Evariste Ndayishimiye, qui a été désigné candidat de ce parti dimanche lors d’un congrès extraordinaire organisée dans sa province natale.

Qui est cet homme qui a toutes les chances de remporter les élections présidentielles du Burundi le 20 mai 2020 dans ce pays en crise et qui va représenter un parti accusé d’instaurer petit à petit une véritable dictature dans ce petit pays d’Afrique des Grands lacs ?

A 52 ans, le général Evariste Ndayishimiye est un des piliers du système Cndd-FDD, au pouvoir depuis 2005. Tour à tour ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, chef de cabinet militaire puis civil du chef de l’État, ce proche du président Pierre Nkurunziza a toujours été influent.

Il échappe au massacre des étudiants hutus

Né dans la province de Gitega au centre du pays en 1968, il est inscrit à la Faculté de droit en 1995 lorsqu’il échappe par miracle au massacre de dizaines d’étudiants hutus par des extrémistes tutsis.

Le pays est alors plongé en pleine guerre civile. Le jeune étudiant rejoint, tout comme Pierre Nkurunziza, les rangs de la rébellion. Il deviendra huit ans plus tard l’un des principaux chefs militaires de l’ex-rébellion hutu du Cndd-FDD à la signature de l‘accord global de cessez-le-feu avec le gouvernement, en 2003.

« Homme jovial et d’ouverture » pour les uns, « colérique et parfois brutal » pour les autres, le général Ndayishimiye ne sera pas « en terre inconnue » dans le pays, même si sa candidature a été officialisée à moins de quatre mois de la présidentielle.

Un pays à réconcilier

Tout comme son mentor, Pierre Nkurunziza, depuis qu’il a été nommé secrétaire général du parti présidentiel en 2016, il sillonne inlassablement les collines du Burundi en participant aux travaux communautaires et en distribuant la bonne parole, politique et divine, ainsi que des vivres aux nécessiteux.

S’il est élu président du Burundi, Evariste Ndayishimiye aura la lourde tâche de réconcilier un pays divisé et en crise depuis cinq ans. Tout cela sous l’œil vigilant de Pierre Nkurunziza qui semble avoir renforcé son pouvoir, aussi bien dans le parti que dans le pays…pour le moment.