Burundi : 4 reporters d’Iwacu condamnés à 2 ans et demi de prison
Justice

@rib News30/01/2020 – Source Agence Anadolu

-Après 101 jours d’incarcération à la prison de Bubanza, dans l'ouest du pays.-

Le tribunal de grande Instance de Bubanza (ouest) a annoncé, jeudi, une peine de deux ans et six mois d’emprisonnement pour les quatre reporters d’Iwacu, arrêtés il y a 101 jours, lit-on sur le prononcé du jugement. Rendu public le même jour, le verdict indique que seul le chauffeur Adolphe Manirakiza est acquitté.

« Les biens saisis lors de leur arrestation seront remis à Iwacu », précise le même document, notant qu’il s’agit d’un véhicule, des téléphones, des enregistreurs et une caméra avec son chargeur.

Les quatre reporters auront à payer également environs 3000 dollars d’amende.

« Une déception », a réagi, via son compte twitter, Antoine Kaburahe, le Fondateur d’Iwacu, aujourd’hui en exil.

Ce verdict intervient 31 jours après leur première comparution publique, le 30 décembre 2019.

Accusés de « complicité à l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat », les quatre reporters de l’hebdomadaire indépendant Iwacu, à savoir, Agnès Ndirubusa (service politique), Christine Kamikazi (Web radio), Egide Harerimana (rédaction anglaise) et Térence Mpozenzi ( caméraman) et leur chauffeur Adolphe Manirakiza ont été arrêtés le 22 octobre 2019 à Musigati, province Bubanza, lors d’un reportage sur une attaque d’un groupe armé dans cette localité riveraine de la grande forêt Ikibira.

Plusieurs voix, telles que celles de Reporters Sans Frontières (RSF), du Parlement européen, d'organisations internationales et de médias, se sont élevées pour réclamer leur libération.

Le fondateur du support médiatique et directeur des publications, Antoine Kaburahe, a été contraint à l’exil en 2015, alors que le journaliste Jean Bigirimana est porté disparu il y a déjà plus de trois ans. Menacée de mort, la famille Bigirimana (son épouse et ses deux garçons) a, ensuite, pris le chemin de l’exil vers le Rwanda voisin.

Depuis avril 2015, le Burundi n’a cessé de régresser en ce qui est de la liberté d’expression.

Selon le classement de Reporters Sans Frontières (RSF), en 2018 et 2019, le Burundi arrive à la 159ème position alors qu’en 2014, il était à la 142ème position.