Burundi : cinq leaders de l’opposition boycottent la présidentielle
Politique

Voice of America, 01 juin 2010

Les cinq candidats justifient leur boycott de la présidentielle par les fraudes massives qui ont entaché, selon eux, les élections communales du 24 mai, largement remportées par le CNDD-FDD, parti au pouvoir.

Le climat politique s’alourdit au Burundi : cinq candidats de l’opposition ont annoncé leur retrait de l’élection présidentielle du 28 juin et menacent de boycotter tout le processus électoral. Agathon Rwasa,  chef de l’ex-rébellion des FNL, le principal rival du président Pierre Nkurunziza, Domitien Ndayizeye, ancien président et leader du Frodebu, principal parti de l’opposition parlementaire, Leoanard Nyangoma, ancien chef rebelle, de même que Pascaline Kampayano, dissidente du CNDD-FDD, parti au pouvoir, et l’ancien journaliste Alexis Sinduhije, leader du Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD), ont tous jeté l’éponge.

Les cinq candidats justifient leur boycott de la présidentielle par les fraudes massives qui ont entaché, selon eux, les élections communales du 24 mai, largement remportées par le CNDD-FDD, parti au pouvoir. Les candidats de l’opposition réclament un nouveau scrutin communal et qu’une recomposition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Il ne reste plus qu’un seul candidat face au président sortant : Yves Sahinguvu est l’actuel premier vice-président du Burundi et candidat du principal parti tutsi,  Uprona. Ce parti demande, lui aussi, l’annulation des communales du 24 mai et l’organisation de nouvelles élections dans de meilleures conditions.

Pourtant, les observateurs nationaux et internationaux avaient jugé que les communales s’étaient plutôt bien déroulées. Le porte-parole de la CENI, Prosper Ntahorwamiye, rejette les demandes des opposants en bloc et s’étonne de ce boycott qui, selon lui, a été annoncé avant même que la Commission n’examine les recours déposés par les opposants après les élections communales.