Burundi : mort d'un militant de l'opposition après une vague d'arrestations
Sécurité

RFI, 24/02/2020

Au Burundi, le parti d'opposition CNL d'Agathon Rwasa, proteste contre une nouvelle vague d'arrestations à quelques semaines des élections.

Cette fois, ce seraient ses militants des environs de Bujumbura qui ont été pris pour cibles depuis jeudi dernier. L'un d'eux, Félix Ndikuriyo, a même trouvé la mort, selon le porte-parole du CNL.

« Nous enregistrons plus de vingt-quatre arrêtés. Dix-sept dans la commune de Isale et sept dans la commune de Mubimbi, a détaillé Thérence Manirambona, que nous avons joint au téléphone. Nous déplorons, encore une fois, un mort dans la commune de Mubimbi, qui avait été arrêté le 20, et que l'on a trouvé mort le lendemain. On ne connaît pas, jusqu’à aujourd’hui, les circonstances de son décès ».

Enterré en catimini

Pour le porte-parole, les autorités ont cherché à cacher ce décès en l'enterrant en catimini sans la présence de sa famille. « On leur a refusé l’accès à la dépouille et l’administration a pris la décision de l’enterrer, sans que sa famille ne participe à son inhumation ».

« Aujourd’hui, dans les prisons et cachots, nous enregistrons plus de 200 personnes - militants et responsables -, qui croupissent dans les geôles, à travers le pays. Et on voit aujourd’hui que c’est une véritable chasse à l’homme, qui vise surtout les responsables locaux du parti CNL dans différentes provinces, poursuit Thérence Manirambona. C’est une situation qui est très inquiétante [dans la perspective] des élections de 2020 ».

Sollicitées par RFI, les autorités des deux communes concernées n'ont pas répondu. Selon un responsable local cité par l'AFP, ces opposants ont été arrêtés pour avoir violé la loi, sans plus de précisions. Pour ce qui est de Félix Ndikuriyo, il serait, selon ce responsable local, mort de maladie.