PANA, 08 mars 2020

Bujumbura, Burundi - Les nouvelles élections générales de cette année au Burundi verront la participation d’un effectif global de 5.126.351 de votants, dont 2.686.593 femmes et 2.426.825 hommes, soit 251.368 voix féminines de plus, au compteur de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Au Burundi, les femmes sont traditionnellement confinées dans le rôle d’électrices, comme cette année encore où aucune candidature féminine à la présidentielle du 20 mai prochain n’a, par exemple, été reçue à la CENI. Les dix candidats enregistrés sont tous des hommes.

La première candidature déclarée d’une femme à cette présidentielle a avorté suite aux difficultés financières, notamment la caution exigée de 30 millions de francs burundais (16.000 dollars américains).

La candidature émanait de Mme Fidélité Nibigira, une inconnue du grand public. Elle annonçait partir à l’assaut du pouvoir, déjà au mois de juillet dernier, sous la bannière du parti de l’Alliance pour la Paix, la Démocratie et la Réconciliation (APDR, opposition).

La candidate séduisait notamment par une promesse d’ajuster le salaire moyen du fonctionnaire de l’Etat au coût de la vie. Sa conviction était qu'on ne pouvait pas demander à un agent public qui touche 100.000 francs burundais par mois (54 dollars) de ne pas verser dans la corruption.

Au Burundi, les chiffres de la législature finissante (2015-2020) illustrent encore ces importantes disparités entre les hommes et les femmes dans les instances de prise des décisions.

La représentation avait néanmoins évolué à la faveur de l’Accord inter-burundais d’août 2000, à Arusha, en Tanzanie, sur la paix et la réconciliation.

L’accord de sortie de la guerre civile de 1993 à 2003 réserve un quota spécifique d'au moins 30% aux femmes à différents niveaux du pouvoir.

Ainsi, 35 des 118 députés de l’Assemblée nationale sont des femmes. Au niveau de la chambre haute du parlement burundais, 16 des 42 Sénateurs sont des femmes.

Au niveau de l’administration territoriale, on retrouve trois femmes sur 18 gouverneurs de provinces, soit un taux de représentation de 15%.

Dans l’administration locale, ce taux tombe à 10% de femmes qui dirigent les conseils municipaux.

Du côté du gouvernement burundais, seulement six des 21 ministres sont des femmes et au niveau de la diplomatie, sur 29 ambassadeurs accrédités à l’étranger, seulement cinq sont des femmes, soit un taux de représentation de 15%.