Burundi : vers une campagne électorale dans l’ombre du coronavirus ?
Politique

Jeune Afrique26 mars 2020

Alors que ses voisins ont tous déclaré des cas de coronavirus et, pour certains, fermé leurs frontières, le Burundi n’a recensé aucun malade. Du côté des ONG et de l’opposition, certains s’inquiètent du maintien des rassemblements, à un mois du début de la campagne électorale pour l’élection présidentielle, censée s’ouvrir le 27 avril.

Jusqu’ici, tout va bien. Alors que les cas de coronavirus continuent d’être signalés à travers le continent, le Burundi n’a pour le moment déclaré aucune contamination à l’intérieur de ses frontières. Il est un des rares pays dans ce cas, avec notamment le Botswana, le Malawi, le Lesotho, les Comores, ou encore le Soudan du Sud.

Tandis que ses trois voisins, le Rwanda, la RDC et la Tanzanie ont tous fait état de plusieurs dizaines de cas – Kigali et Kinshasa ont même respectivement décidé de la fermeture des frontières et l’isolement de la capitale en RDC -, la situation au Burundi fait pour l’instant figure d’exception dans la région des Grands Lacs.

La Tanzanie a néanmoins déclaré jeudi 26 mars un 13e cas de coronavirus, précisant qu’il s’agissait d’un chauffeur de camion en provenance de la RDC et du Burundi. Les autorités burundaises ont annoncé qu’une enquête était en cours pour vérifier l’information et savoir si l’individu en question avait été en contact avec des Burundais.

Maintien des rassemblements

« Il semble très peu probable, alors que tous les voisins sont touchés, que le Burundi fasse exception dans la région. L’absence de réelles mesures et de tests, en dehors de la prise de température à l’aéroport et de la mise en quarantaine de certains passagers, fait qu’on ne peut pas prétendre assurer un suivi sérieux des cas potentiels », estime Gabriel Rufyiri, président d’Olucome, organisation spécialisée dans la lutte contre la corruption.

Par Romain Gras