Environ 60 Belgo-Burundais empêchés de quitter Bujumbura
Sécurité

La Libre Belgique5 avril 2020

En pleine crise Covid-19, la Belgique a envoyé un avion spécial pour rapatrier une partie de ses ressortissants et des Européens présents au Burundi et à Kigali – comme ce fut le cas en République démocratique du Congo (RDC) et en Algérie, prcédemment – mais le gouvernement burundais a refusé le départ d’une soixantaine de Belges ayant la double nationalité.

Un avion affrété par les Affaires étrangères belges pour évacuer une partie des Belges et des Européens vivant au Burundi, les Européens de passage dans le pays et ceux qui sont vulnérables au virus, soit environ 112 personnes, était hier soir à Bujumbura. Le vol spécial s’est d’abord vu refusé l’atterrissage à Bujumbura par les généraux Alain-Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité du Burundi et Gabriel Nizigama, chef de cabinet civil du président Pierre Nkurunziza, et n’a pu atterrir qu’après négociations avec Bruxelles.

Refus d’embarquement

Prévenus par mail et dûment inscrits sur la liste, tous les passagers ont suivi le protocole prévu et se sont présentés à l’aéroport à 15h30 afin de se soumettre aux différentes formalités, notamment au test de température. Au dernier moment, la police burundaise a fait irruption dans la salle d’embarquement et a refusé le départ de tous les passagers ayant la double nationalité. Entraînant, dans certains cas, la séparation de membres de mêmes familles. Environ 60 Belgo-Burundais ont été bloqués par la police à l’aéroport de Bujumbura avec interdiction de monter dans l’avion. Malgré les négociations menées par l’Ambassadeur belge sur place, de nombreuses places du vol arrivé à Melsbroeck cette nuit, sont restées désespérément vides…

« Des contacts ont été pris au plus haut niveau mais n’ont pas encore permis d’infléchir la position des autorités burundaises. Nous suivons évidemment la situation de ces passagers de près », a souligné Arnaud Gaspart, porte-parole aux Affaires étrangères belges.

Pour les familles en Belgique, la question est de savoir si un autre vol va pouvoir être organisé et si leurs proches vont être, cette fois, autorisés à embarquer. En pleine crise Covid-19 et avec les élections qui approchent à grands pas, la situation risque de se tendre encore à Bujumbura…

Les opérations de rapatriement de Belges bloqués à l’étranger se poursuivent, avec récemment des vols « en provenance d’Alger ou du Congo, notamment », a précisé M. Gaspart. « Au total, plus de 700 Belges sont rentrés dernièrement, en faisant appel entre autres au mécanisme européen pour des vols affrétés par des pays membres de l’Union. »

Karin Tshidimba