La puissante Eglise catholique du Burundi met les gants face au Coronavirus
Société

PANA, 05 avril 2020

Bujumbura, Burundi - De nombreux fidèles à la Cathédrale Regina Mundi de Bujumbura ont répondu présents à la messe dominicale depuis les premiers cas officiellement déclarés de Coronavirus (COVID-19), poussant la puissante Eglise Catholique du Burundi à renoncer à tout rituel susceptible d'exposer physiquement à la contamination collective, a-t-on observé sur place.

Au Burundi, plusieurs religions cohabitent dans des proportions de plus de 60% de catholiques, 15% de protestants, 2 à 5% de musulmans et 20% de religions indigènes.

L'Eglise catholique n'invite plus les fidèles à se serrer la main, le moment venu de se souhaiter la paix du Christ.

Par ailleurs, ceux des fidèles habitués à tendre la langue pour recevoir l'Eucharistie doivent désormais se résoudre à la recevoir uniquement à la main.

Une certaine distance doit encore séparer les fidèles, les uns des autres, dans les rangs.

Au moment de confesser les péchés, il faut encore veuiller à se tenir à l'écart du prêtre.

Le trois premiers cas importés de COVID-19 sont pour le moment localisés à Bujumbura, la capitale économique du Burundi.

Les transports en commun, les commerces, les services, les établissements scolaires et universitaires ainsi que les cafés et autres bars-restaurants n'ont pour autant cessé de fonctionner, en l'absence de restrictions de la part des pouvoirs publics.

Le dimanche précédent, l’Archevêque du diocèse de Bujumbura, Mgr Gervais Banshimiyubusa, déclarait qu’il revenait à l’Etat et "à lui seul" de décider de la fermeture des lieux de culte et non à l'Eglise, en réponse aux pressions de l’opinion face aux menaces du virus.

L’Etat se voulait laïc avant la nouvelle Constitution, promulguée le 7 juin 2018, et dont le préambule interpelle le peuple Burundais à être, avant tout, "conscient de ses responsabilités devant Dieu (…) ».

Cette place de choix réservée à Dieu était l’une des explications officielles à l’absence du Coronavirus, avant que le Burundi ne soit surpris par la pandémie dans frontières.

Les derniers chiffres de l’organisation mondiale de la santé (OMS) font état de 1.216.422 de cas confirmés, 65.711 décès et 252.478 personnes guéries du virus à travers le monde.

En Afrique, plus de 300 personnes ont déjà été emportées par la pandémie depuis sa montée en puissance, en février.

Le continent a déjà enregistré près de 8.000 cas confirmés dans 50 des 54 pays africains dont 753 guéris, selon les chiffres du Centre africain de contrôle et de prévention des maladies (CDC), une agence spécialisée de l'Union africaine (UA).