Burundi : Le secteur financier s'enrichit d'une banque d’investissement pour jeunes
Economie

PANA, 15 avril 2020

Bujumbura, Burundi - Le président Pierre Nkurunziza, a procédé, mercredi, depuis Gitega, la nouvelle capitale politique du Burundi (Centre), au lancement officiel des activités de la première banque d’investissement pour jeunes entrepreneurs (BIJE), rapporte la radio publique.

La participation de l’Etat au capital de la BIJE est d'un taux de 15%, contre 85% pour les collectivités locales, selon la même source.

Les 129 communes du pays sont ainsi appelées à prélever 70 millions de francs burundais (37.115 dollars américains) sur les subsides annuelles de l’Etat pour alimenter les caisses de la BEJI.

Le but recherché est de lutter contre le chômage des jeunes, représentant plus de 66% de la population totale du pays et vivant, à 90%, en milieu rural, dans les données officielles.

Par ailleurs, la BEJI est tenue de pratiquer des taux d’intérêts réduits par rapport aux banques commerciales qui en exigent généralement entre 10 et 20%, selon le type de crédit.

Les femmes attendent également la concrétisation d'une promesse de banque qui leur seront dédiées spécifiquement.

Le chef de l'Etat burundais en avait fait l'annonce à la deuxième conférence internationale des femmes leaders, tenue à Bujumbura, la capitale économique du Burundi, en octobre de l’année dernière.

Au Burundi, nombreux sont les rapports qui convergent sur la faible inclusion financière des deux catégories économiquement vulnérables des jeunes et des femmes.

L'état des lieux dans la stratégie nationale d'inclusion financière 2015-2020, indique que le taux d’inclusion financière n’est que de 7,9% pour les femmes et de 7,1% pour les jeunes âgés de 18 à 30 ans.

De manière générale, avec 12,5% d’inclusion financière, la stratégie reconnait que le Burundi se situe pratiquement au dernier rang des neuf pays d’Afrique de l’Est et Australe.

Par secteur d'activités, le taux d’inclusion financière est de 3,7% pour les banques, de 7,8% du côté des institutions de micro finance et de 2,3% à la Régie Nationale des Postes (RNP).

De plus, seuls 49,4% de la population burundaise résident à moins de 8 kilomètres des points de services et produits financiers.

Par contre, le nombre de déposants dans les institutions de micro finance est plus élevé au Burundi (170 personnes sur 1.000) que chez les voisins du Rwanda (127 sur 1.000) et de la Tanzanie (30 sur 1.000).

La moyenne d’emprunteurs est de 43 pour 1.000 adultes au Burundi, 47 pour 1.000 au Rwanda et 36 pour 1.000 en Tanzanie.

L’on apprend de la même source que les services de transfert et de paiement par téléphonie mobile ont connu un essor important au Burundi depuis 2012 et ce type de services est en extension.