Burundi : les diplomates à Bujumbura prennent acte de l'élection de Ndayishimiye
Diplomatie

RFI, 27-05-2020

Les diplomates en poste à Bujumbura ont mis du temps avant de s'exprimer. Ils prennent acte de la victoire à la présidentielle d'Evariste Ndayishimiye, le candidat du pouvoir, crédité de de 70% des suffrages. Un communiqué très sobre qui ne rebondit pas sur les allégations de fraude électorale brandie depuis 10 jours par le principal opposant au pouvoir Aghathon Rwasa crédité de 24% des suffrages. 

Cette déclaration est aux antipodes de la prise de position de la puissante Eglise catholique du Burundi, qui a apporté de l’eau au moulin du principal d’opposition le CNL, en dénonçant à son tour hier soir, les « nombreuses irrégularités » qui ont entaché les élections au risque de les décrédibiliser.

Rien de tel de la part des diplomates en poste au Burundi, qui ne font aucune allusion à d’éventuelles irrégularités ni à la répression qui frappe les militants d’Agathon Rwasa. Il aura fallu plusieurs jours pour arriver à ce texte qui est le fruit d’un consensus entre des pays aux intérêts divergents, des Etats-Unis à la Chine en passant par l’Union européenne ou encore le Kenya.

« Certains voulaient qu’on félicite le candidat élu, d’autres qu’on montre notre inquiétude à propos du processus électoral », selon des sources diplomatiques, … Ils se sont mis d’accord parce que « le plus important était de s’assurer qu’aucune des deux parties ne recourt à la violence ».

Les chefs de missions diplomatiques ont fait le service minimum, ils « prennent note des résultats provisoires » qui accordent la victoire au général Evariste Ndayishimiye et le CNDD-FDD au pouvoir, en insistant sur la nécessité de « préserver un climat pacifique » au Burundi. Leur crainte, c’est de voir le pays retomber dans une nouvelle crise électorale comme en 2010 et 2015, expliquent nos sources.

Est-ce du réalisme ? « Tout le monde devrait s’accommoder très rapidement du nouveau visage du Burundi, du moins s’il n’y a pas de violences excessives », a prévenu l’un de ces diplomates.

Déjà, deux chefs d’Etat africains - le président de Somalie et celui de la République démocratique démocratique du Congo - ont félicité, sur leurs comptes Twitter officiels, le général Evariste Ndayishimiye pour son élection à la tête de l’état burundais, sans attendre la proclamation des résultats définitifs par la Cour suprême.