L’ex-président du Burundi Nkurunziza serait dans un état grave
Politique

Le Soir, 09/06/2020 

Les milieux officiels gardent pour l’instant le silence.

 Au lendemain de l’élection contestée du général Evariste Ndahishimye à la présidence, scrutin qui s’est déroulé dans le calme, l’incertitude règne à nouveau au Burundi : l’ex-président Pierre Nkurunziza, qui avait intronisé son successeur, a été hospitalisé à l’hôpital de Karusi (photo), dans le centre du pays et serait dans un état grave.

Un hélicoptère envoyé à Karusi serait revenu vide dans la capitale, ce qui nourrit l’hypothèse selon laquelle « Pieter » ne serait pas transportable.

Des sources locales assurent que le Covid-19 aurait aggravé une maladie dont il souffrait déjà et qui avait conforté sa décision de ne pas se représenter pour un troisième mandat. Les réseaux sociaux relatent que son épouse Denise aurait, le week-end dernier été transportée à Nairobi, atteinte du coronavirus.

Le porte-parole du régime Willy Nyamitwe s’est refusé à tout commentaire et tous les milieux officiels gardent le silence.

Rappelons que les dernières élections se sont déroulées en l’absence d’observateurs internationaux et que la conférence des évêques du Burundi, la seule instance indépendante à pouvoir suivre le processus électoral dans l’ensemble du pays, a publié un communiqué faisant état de « beaucoup d’irrégularités » lors des élections du 20 mai dernier.

L’élection d’Evariste Ndayishimiye, considéré comme un modéré, a cependant été bien accueillie par l’Eglise catholique et Washington a exprimé son désir de travailler avec le nouveau pouvoir. La succession ayant été assurée dans le calme, l’éventuelle disparition de Pieter Nkurunziza, qui était demeuré populaire dans les campagnes du Burundi, ne devrait pas provoquer de troubles.

Par Colette Braeckman