Mutinerie dans une prison du centre du Burundi
Justice

PANA, 22/08/2008

Bujumbura, Burundi - Un policier a été gravement blessé, vendredi matin, lors d'une perquisition à l'intérieur d'un établissement pénitentiaire de Muramya, dans le centre du pays, à la recherche d'armes à feu, de stupéfiants et de téléphones portables détenus illégalement par les prisonniers, a rapporté le correspondant local de l'Agence burundaise de presse (ABP, gouvernementale).

Selon le correspondant, les policiers ont été accueillis par des jets de pierres et d'autres projectiles avant de riposter par des tirs en l'air pour maîtriser la situation.

La prison de Muramya avait fait parler d'elle récemment suite à l'évasion astucieuse d'un détenu qui a aspergé son corps de déchets humains pour tenir à l'écart la Police et prendre le large.

Lors du dernier incident, la direction de l'établissement carcéral a décidé d'interrompre le travail de la Police au bout de dix minutes afin de limiter les dégâts, d'après toujours l'agence gouvernementale de presse.

Les policiers ont néanmoins eu le temps de saisir huit kilos de sucre destinés à la fabrication d'une liqueur artisanale communément appelée "Rusubi" et très prisée des détenus en quête d'un remontant.

La prison de Muramvya est un bâtiment vétuste datant de l'époque coloniale. Elle héberge actuellement 500 détenus, pour une capacité installée de seulement 100 places.

Cet établissement pénitentiaire n'a cependant pas le monopole de la surpopulation carcérale.

Un récent rapport de la direction générale des affaires pénitentiaires du ministère de la Justice fait état de quelque 9.254 détenus dans les prisons du Burundi, alors que la capacité d'accueil réelle, au niveau national, ne dépasse pas 4.050 places.

La prison centrale de Bujumbura accueillerait aujourd'hui 2.619 détenus pour une capacité installée de 800 places.

L'établissement pénitentiaire de Gitega, la seconde ville du pays, compte actuellement 1.183 détenus pour une capacité d'accueil acceptable de 400 places.

L'autre grande prison de Ngozi, la troisième ville du Burundi, héberge 1.830 détenus alors qu'elle ne peut en accueillir décemment que 650.

Le rapport de la direction générale des affaires pénitentiaires met en exergue "trop d'entrées de prisonniers, y compris pour des infractions mineures et peu de sorties" du fait, en particulier, des lenteurs judiciaires.