Burundi : Évariste Ndayishimiye investi président
Politique

Deutsche Welle, 18.06.2020

Elu le 20 mai dernier, Évariste Ndayishimiye, sera investi ce jeudi (18.06) à Gitega, deux mois avant la date initialement prévue. Les Burundais attendent du nouveau chef de l'Etat une ouverture politique.

L'investiture  pour un mandat de sept ans du nouveau président burundais, Évariste Ndayishimiye,  survient moins de deux semaines après le décès brusque de son prédécesseur, Pierre Nkurunziza. La  cérémonie de prestation de serment aura lieu au stade Ingoma de Gitega, la capitale administrative et politique du pays, en pleine crise sanitaire liée à la Covid-19.

Les diplomates accrédités dans le pays ont été conviés à cette cérémonie à laquelle devrait aussi participer le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi.

Intérim, pas nécessaire

Agé de 52 ans, Évariste Ndayishimiye devait initialement prendre fonction le 20 août, à l'expiration du mandat de Pierre Nkurunziza. Le décès, le 8 juin de celui-ci a poussé la cour constitutionnelle à décider d'avancer la prise de fonction du nouveau chef de l’Etat, jugeant un intérim pas nécessaire.

Pour éviter une période d'incertitude qui aurait pu déstabiliser le Burundi, dont l'histoire est jalonnée de crises politiques meurtrières et d'une longue guerre civile (300.000 morts entre 1993 et 2006), le parti au pouvoir, le CNDD-FDD, a décidé d'accélérer la transition.

Le nouveau chef de l'État est l'un des acteurs clés d'un pouvoir  CNDD-FDD qui a mené une répression meurtrière ayant fait plus de 1.200 morts et conduit 400.000 Burundais à l'exil, après la candidature controversée de M. Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015.

Des analystes estiment qu’il n'a pas empêché les exactions à l'encontre des opposants, militants des droits de l'homme et journalistes indépendants, commises notamment par les Imbonerakure, la ligue de jeunesse du CNDD-FDD. Mais, il n'a pas personnellement été mis en cause dans ces violations des droits de l’Homme et est considéré comme plus tolérant et ouvert que son prédécesseur.

La disparition de Pierre Nkurunziza, qui devait rester très influent, pourrait lui donner plus de marges de manœuvres pour gouverner le pays. Même s’il devra coopérer avec le groupe de généraux qui détiennent la réalité du pouvoir.

Au micro de la DW, l'ancien président du Burundi (entre 2003 et 2005), pendant la période de transition, Domitien Ndayizeye  parle de ses attentes vis-à-visdu président Évariste Ndayishimiye.