Burundi : bras de fer entre le ministre de l’Intérieur et l’opposition
Politique

@rib News, 10/06/2010 – Source Xinhua

Plusieurs partis d’opposition burundais dont FNL, CNDD, UPD, ADR, CDP et FRODEBU ont fait fi mercredi de la décision du ministre de l’Intérieur interdisant les partis d’opposition d’organiser des réunions et/ou des manifestations publiques en cette période de campagne électorale à la présidentielle.

L’interdiction avait été faite mardi, mais dès le matin de mercredi les leaders des partis ci-haut cités ont fait une descente vers Rumonge, ville de la province de Bururi (Sud). La police a essayé de leur barrer le passage, mais en vain. Au même moment le Secrétaire général de l’ONU débarquait dans la capitale burundaise.

Trois barrages de la police ont été signalés à Muhuta, Gitaza et à un autre endroit appelé "Camps chinois". Ces leaders de ces partis ont indiqué à la police qu’ils allaient à Rumonge pour expliquer à leurs militants les raisons de leur retrait de la présidentielle du 28 juin prochain.

Après deux longues heures de discussions avec la police qui leur disait que l’interdiction de voyage est "venue d’en haut", ils sont finalement arrivés à Rumonge accompagnés par la police et les militaires. Ils ont été accueillis par leurs membres au niveau des permanences de leurs partis respectifs.

Au retour sur Bujumbura dans la soirée, il y a eu tentative de les arrêter et quatre d’entre eux auraient été appréhendés et seraient détenus au commissariat judiciaire de Bujumbura.

Les partis FNL, FRODEBU, CNDD, UPD et MSD s’étaient retirés de la course à l’élection présidentielle. Ils reprochent à cette dernière d’avoir mal organisé les dernières élections communales du 24 mai et surtout d’avoir mal géré l’après- élection.

Ils avaient demandé au président de la CENI de réorganiser ces élections et à défaut de démissionner.

Dans cette course, il ne reste que le parti présidentiel CNDD-FDD accusé par ces partis d’avoir organisé des fraudes massives ensemble avec la CENI. L’UPRONA dont le candidat était l’actuel 1er vice-président de la République, s’est aussi retiré rejoignant ainsi le mouvement de contestation.