Burundi : Booster des initiatives jeunes par les jeunes
Economie

Deutsche Welle, 10.09.2020

Ils sont nombreux les jeunes burundais qui s’engagent dans la mode et le design afin de créer de l’emploi-jeune.

C’est l’objectif que se fixe  Kiyo Fashion Collective, une organisation de jeunes stylistes et designer de mode qui promeuvent la mode au Burundi. 

"L’objectif, c’est de faire en sorte qu’ils puissent vraiment vivre de ça. Mais c’est toujours un challenge car c’est encore très difficile. Mais on essaie de se battre pour que les créateurs burundais puissent vivre de leur art, si justement on arrive à le dynamiser", explique Hugues Samy Rudahigwa qui coordonne les activités de Kiyo Fashion Collective dont le rêve est de faire rayonner la mode burundaise en mettant un accent singulier sur la production locale.

Pour Hugues Samy, il est important que les jeunes designer fassent preuve d’imagination et de créativité sur d’autres motifs aussi.

"Dans Kiyo Fashion Collective, notre mission ce n’est pas de promouvoir le textile burundais mais par contre de promouvoir l’aspect créatif des artistes burundais. C’est parce que les artistes que nous avons dans le collectif travaillent sur plusieurs textiles, plusieurs tissus et plusieurs matières premières. Bref, nous nous sommes plus intéressés par le coté créatif des artistes burundais que par la coté textile même si dans le collectif il y a des créateurs qui utilisent le textile burundais pour exceller dans leur création."

Au Burundi, les activités de la mode concernent aussi les sandales tissées pour les femmes. Hervine Ishime fait partie des jeunes burundaises qui se sont très tôt interessées à cette activité devenue un véritable métier.

Les modèles de sandale fabriqués par Hervine Ishime et ses amies sont aujourd’hui très appréciés par les Burundais. Ils sont vendus à travers les réseaux sociaux et par le biais de la publicité de bouche à oreille.  

"En commençant, j’ai réalisé qu’il n y a pas de sandales made in Burundi. C’est ainsi que l’idée de fabriquer ces sandales m’est venue en tête afin de fabriquer des sandales au Burundi pour les exporter et faire quelque chose qui peut m’aider à me développer et développer les autres", selon Hervine Ishime.

Et de poursuivre "je m’approvisionne aux gens qui les ont importées de l’étranger et par conséquent mes sandales deviennent plus chères, ce qui est une barrière."  Es-tu seule ou associée ?  "C’est une entreprise unipersonnelle mais j’ai des employés puisque je me suis dit qu’il faut que je la fonde afin d’engager aussi d’autres personnes."

Célestin Manirakiza a 32 ans. Il est couturier, un métier qu’il a hérité de ses parents. Mais il s’est aussi spécialisé dans le décor et travaille sur des objets artistiques pour d’autres clients. Pour donner un caractère particulier à ses créations, Célestin utilise le textile traditionnel burundais. Les objects qu’ils fabriquent sont destinées au marché local et ceux des pays voisins.  

"Je ne fais pas que vendre. Je distribue aussi les cartes de visite. Celui qui en reçoit une peut devenir ton client ou te chercher d’autres clients. Comme ça on se fait connaître et on écoule nos produits au Rwanda, en Ouganda et au Kenya. J’ai mes anciens collaborateurs qui viennent aussi chercher des pr oduits." 

Pour rendre plus dynamique le travail des artistes et des designers burundais, Kiyo Fashion Collective a été mis en place. L’objectif est de donner un coup d’accélérateur aux activités de la mode et du design burundais.

Elle a également pout but d’attirer la clientèle en maximisant les ventes des stilystes locaux. Le résultat est plutôt positif, selon Hugues Samy, coordinateur Kiyo Fashion Collective.

"Notre première innovation c’est la création de cette structure. L’autre aspect que je trouve vraiment unique c’est celui de tenir des expositions-vente chaque dernier samedi du mois. C’est un concept importé qui est tout nouveau au Burundi qui va nous aider à réunir le public burundais et à bien mener notre mission qui est de sensibiliser la population burundaise à la consommation des produits locaux." 

Réaction de la clientèle sur le marché 

"Notre observation jusque là est que le public est quand même là, moitié-moitié. C’est du fait que nous avons des burundais qui  achètent et des étrangers pour ne pas dire des occidentaux qui  achètent. Mais surtout le premier feed-back c’est que nos produits sont très aimés", explique Hugues Samy, coordinateur Kiyo Fashion Collective.

Dans un proche avenir, Kiyo Fashion Collective entend accroître la créativité et la qualité des produits fabriqués par ses membres. Elle entend égalément convaincre les burundais à consommer davantage des produits locaux afin de valoriser le made in Burundi et faire des métiers de la mode et du design, un véritable métier.