Burundi : « aucun cas de Coronavirus » au cours de ces deux derniers mois
Diaspora

PANA, 16 Octobre 2020

Bujumbura, Burundi – « Aucun cas de coronavirus » (COVID-19) n’a été enregistré ces deux derniers mois, s’est félicité vendredi, le chef de l’Etat burundais, Evariste Ndayishimiye, posant la première pierre pour la construction des unités de dépistage et de prise en charge de la pandémie depuis le nord-ouest du pays, rapporte la radio publique.

Le  général Ndayishimiye a toutefois recommandé à la population de ne pas baisser pour autant la garde face à cet ennemi imprévisible.

Le dernier rapport de situation du ministère burundais de la santé publique faisant état de 15 nouvelles contaminations dont 14 importées de la Tanzanie (2), du Rwanda (7) et d’Arabie Saoudite (5), entre le 1er septembre et le 11 octobre.

Par calcul politique, le précédent régime burundais niait jusqu’à l’existence de la pandémie, arguant que ce pays chrétien des Grands Lacs africains était protégé « par la grâce divine ».

Pendant ce temps, le virus était présent chez tous les voisins du Burundi (Rwanda, Tanzanie, Ouganda, Kénya, RD Congo) et continuait de se répandre comme une traînée de poudre à travers tout le continent africain.

Passé le temps des élections générales de mai dernier dont c’était l’enjeu majeur, l’on apprenait que le Burundi avait bel et bien été touché à son tour et enregistrait au moins un décès lié à la pandémie planétaire.

En mai, il y avait déjà 48 cas confirmés ayant grimpé à au moins 529 début octobre, selon les statistiques du ministère burundais de la santé publique.

Au mois de juin dernier, la pandémie a été déclarée « ennemi public no 1 » par le nouveau régime burundais. Parmi les mesures d'accompagnement, il a décidé de subventionner de moitié, le prix du savon et de l’eau.

Une campagne nationale de dépistage « systématique, volontaire et gratuit » du Coronavirus a, par ailleurs, été décrétée pour une durée de trois mois, à partir du 6 juillet dernier.

Par calcul économique, les nouvelles autorités burundaises se gardent de confiner les populations au moment où le reste du monde redoute une seconde vague de coronavirus.

Le confinement serait synonyme d’un suicide collectif dans un pays où la grande majorité de la population vit au quotidien, dans l’informel, de l’avis des analystes.

Les contraintes ne manquent pas néanmoins au Burundi où les liaisons aériennes et terrestres ont été suspendues depuis le mois d'avril pour éviter les cas importés de la COVID-19.

Seuls les vols cargo, les ambulances pour des évacuations sanitaires, les vols pour les actions humanitaires et les vols diplomatiques ont été exemptés de la mesure.

Par ailleurs, les Burundais qui voyagent à titre privé sont tenus de verser une redevance de 50 dollars américains pour obtenir un certificat de dépistage du coronavirus.

La mise en quarantaine est également problématique au Burundi où elle se fait aux frais du voyageur.