Réouverture de l’aéroport international de Bujumbura dimanche prochain
Sécurité

PANA, 04 Novembre 2020

Bujumbura, Burundi - L’aéroport international de Bujumbura, la capitale économique du Burundi, sera à nouveau opérationnel à partir de dimanche prochain, neuf mois après sa fermeture pour cause de la pandémie menaçante de coronavirus (Covid-19), annonce, ce mercredi, un communiqué officiel.

L’évolution actuelle de la pandémie autorise la réouverture de l’aéroport, explique le communiqué.

En effet, depuis l'apparition du virus, en fin mars dernier, le pays a enregistré 599 cas de coronavirus, dont 75 importés, et un décès.

Le bilan officiel des trois derniers mois indique que les "rares cas" de contamination enregistrés sur cette période étaient importés.

Face à ces cas importés, qui inquiètent le plus au Burundi, les 35 points d’entrées du pays, dont l’aéroport international de Bujumbura, font l'objet d'une surveillance particulière.

La mesure portant réouverture de l'aéroport de Bujumbura est ainsi assortie d'une série de conditions, notamment l'exigence d'un certificat attestant que le voyageur a été trouvé indemne du virus, 72 heures avant l’embarquement.

Par ailleurs, le voyageur arrivant au Burundi devra se faire à nouveau dépister et se plier à une mesure de confinement strict pendant 72 heures, avant de circuler librement dans le pays.

D’après le communiqué, le test de dépistage et les frais d’hôtel seront à la charge du voyageur.

Une récente ordonnance ministérielle a fait passer les frais de test du coronavirus de 50 à 100 dollars américains. Cette mesure est valable pour tout étranger entrant sur le territoire burundais.

Les nationaux rentrant de voyage à l’étranger, quant à eux, sont tenus de payer l’équivalent de 30 dollars américains en francs burundais pour se faire tester du virus.

En interne, les autorités burundaises revendiquent de plus en plus ouvertement la victoire sur la pandémie, encouragées par des chiffres néanmoins controversés dans certaines opinions.

Le nouveau président burundais, Evariste Ndayishimiye, se trouve en visite d’Etat depuis samedi dernier en Guinée équatoriale d’où il a donné des leçons à ses "frères africains" qui craignent "à tort" le virus.

"Le Burundi n'a pas peur du virus, car il a réussi à le vaincre, malgré le peu de moyens dont il dispose", a-t-il déclaré dans un discours largement partagé à Bujumbura, via les réseaux sociaux.

"Les Africains ne doivent pas non plus avoir peur du coronavirus ni céder aux influences extérieures car le mode de vie des peuples africains est typique à l’Afrique", a-t-il sensibilisé.

Pour le président burundais, "compter sur le copier-coller des méthodes occidentales ne conduit qu’à l’échec, car travailler sur la base d’une situation qui ne répond pas à la vie réelle des peuples bénéficiaires ne peut conduire qu’à la déperdition".

Le précédent régime du défunt président burundais, Pierre Nkurunziza, soutenait que son pays n’avait pas à avoir peur de l’invisible virus, car protégé "par la grâce divine".

Des considérations politico-économiques ne sont pas à écarter au Burundi où l'ultime mesure de confinement des populations n'a jamais été envisagée.

Une telle mesure serait synonyme de condamner les populations au suicide collectif dans un pays où la grande majorité des citoyens vit au quotidien, dans l’informel, de l'avis des analystes.

Le pays vit encore sous un sévère régime de sanctions financières de la communauté internationale.

Ces sanctions ont été prises par les principaux partenaires techniques et financières historiques, notamment ceux de l'Union européenne, suite à la crise politique et des droits humains, consécutive aux élections générales de 2025, émaillées de violences de masse.