Burundi : peut-on croire au changement ?
Droits de l'Homme

France Culture, 08/01/2021

"Nous avons dit au revoir au passé, on est maintenant en démocratie" a dit dans un entretien le nouveau président burundais, Evariste Ndayishimiye. De quoi rassurer l'UE et l'ONU qui ont décidé de renouer les liens. Mais l'Initiative pour les droits humains au Burundi ne croit pas aux faux-semblants.

Le pouvoir a changé de nature au Burundi. C'est l’hypothèse en tout cas de l’Union européenne qui s’est il y a deux jours « réjouie de la réciprocité dans le réchauffement des relations avec le Burundi ». Bruxelles emboîte le pas du Conseil de sécurité des Nations unies, lequel a tout simplement retiré le Burundi de son agenda

Le Burundi n’est plus considéré, disent ces institutions, comme un "facteur de risque" sur le continent africain.

Pays de près de 12 millions d’habitants, au sud du Rwanda et à l’est de la République démocratique du Congo, le Burundi a depuis juin dernier, un nouveau président, Evariste Ndayishimiye, car Pierre Nkurunziza est mort en juin… Son successeur a promis de changer les pratiques du pouvoir : plus d’arrestations arbitraires, plus d’enlèvements ni de meurtres. Mais sur place, les opposants et ONG ont du mal à y croire.

« Il y a vraiment des contradictions entre les discours du président, qui souligne toujours l'importance qu'il attache aux valeurs démocratiques et aux droits humains, et la réalité. Il y a une continuité très claire avec la période de Pierre Nkurunziza, surtout en ce qui concerne les restrictions à la liberté d'expression et la répression politique. En octobre, quelques mois après les élections, un ancien député de l'Assemblée nationale a été arrêté et accusé d'atteinte à la sûreté de l'Etat. C'était l'un des rares députés à avoir osé dénoncer des violations des droits humains à l'Assemblée nationale. » Carina Tertsakian

Le rapport de l'Initiative pour les droits humains au Burundi, "Mainmise sur l'avenir du Burundi" : Cliquez-ici