Burundi : trois morts dans de nouvelles violences et attaques à la grenade
Sécurité

@rib News, 22/06/2010 – Source AFP

Au moins trois personnes ont été tuées et plus d'une dizaine blessées depuis dimanche au Burundi au cours de plusieurs incidents violents, essentiellement des attaques à la grenade, à une semaine de l'élection présidentielle, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

"Vers 20H00 (18H00 GMT), une grenade a explosé dans un bar du quartier de Bwiza à Bujumbura et a fait un mort et six blessés", a annoncé le porte-parole de la police, le major Pierre Chanel Ntarabaganyi.

Une autre grenade a été lancée dans une maison de la commune de Nyabiraba (20 km à l'est de Bujumbura) et a fait un mort et deux blessés. Une autre a explosé à Kayanza (nord), blessant grièvement une personne.

Trois autres grenades ont été lancées en différents endroits de la ville de Rumonge (sud), ne faisant que "quelques dégâts matériels", toujours selon le porte-parole.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le président de la ligue des jeunes du parti au pouvoir à Kanyosha, un quartier sud de la capitale, a été assassiné par balles devant son domicile par des inconnus, a indiqué de son côté le porte-parole de l'armée, le colonel Gaspard Baratuza.

En périphérie nord de Bujumbura, ce sont deux soldats en faction à l'entrée de la réserve naturelle de la Rukoko qui ont été blessés par l'explosion d'une grenade, a précisé le colonel Baratuza.

Au moins quatre grenades ont explosé pendant le week-end en différents quartiers de Bujumbura, a-t-il ajouté, tandis que deux autres personnes ont été blessées dans des attaques similaires en province.

Engagé depuis mai dans un marathon électoral crucial pour son avenir, le Burundi, qui sort de 13 ans de guerre civile, connaît depuis une dizaine de jours une vague d'attaques à la grenade et divers actes de violences.

Le gouvernement accuse l'opposition d'être à l'origine de ces "actes de sabotage" qui viseraient à perturber le déroulement de l'élection présidentielle prévue le 28 juin, boycottée par l'opposition, qui conteste les résultats des communales du 24 mai largement remportées par le parti au pouvoir.

Depuis deux semaines, une centaine de militants de l'opposition ont été arrêtés et écroués, certains pour atteinte à la sûreté de l'Etat.

"Toutes les mesures de sécurité ont été prises" pour assurer un bon déroulement de la présidentielle le 28 juin, a assuré mardi le président de la Commission électorale (Ceni), Pierre Claver Ndayicariye.

La Ceni "est sereine (...). La police et l'armée seront (déployées) sur le terrain comme lors des communales et il y aura aussi des mesures adaptées au contexte", a déclaré M. Ndayicariye.

"La Ceni ne craint pas les violences (le jour du scrutin), les Burundais ne craignent pas la violence. La page des violences pour la majorité des Burundais est terminée", a-t-il affirmé.