Alexis Sinduhije : « Je ne suis pas ŕ la tęte du Red-Tabara »
Politique

Deutsche Welle, 23.09.2021

Burundi : Alexis Sinduhije dans le viseur de la justice

Le procureur général de la République, Sylvestre Nyandwi, accuse plusieurs opposants, dont Alexis Sinduhije d’être derrière le mouvement rebelle Red-Tabara à l’origine "d’actes terroristes" à Bujumbura.

Quelques jours après les attaques contre l'ex-capitale Bujumbura, le parquet général accuse Alexis Sinduhije, le président du Mouvement pour la solidarité et le développement, d’être à la tête de ceux qu’il appelle une "bande de terroristes" qui attaquent le Burundi.  Sont également cités le secrétaire général du MSD, François Nyamoya, Marguerite Barankitse, la fondatrice et directrice de la Maison Shalom, et d’autres Burundais vivant en exil. 

Dans la foulée, le procureur Sylvestre Nyandwi a annoncé l’émission de mandats d’arrêt internationaux contre des opposants, en sollicitant la coopération des pays où ils ont trouvé refuge.

"Je l’ai toujours dit, je le redis encore : je ne suis pas à la tête du Red-Tabara(Résistance pour un Etat de droit au Burundi). Ils sont assez grands pour se débrouiller tout seuls. Nous avons toujours demandé à ce que ce gouvernement négocie avec tous les opposants pour régler la question du conflit politique qui existe au Burundi. Et le conflit politique qui est au Burundi, c’est la question électorale", déclare Alexis Sinduhije au micro de la DW.

État de droit

La porte-parole du mouvement Red-Tabara, Justine Ntwari, confirme à la DW que son groupe armé est à l’origine de l’attaque qui a visé, dans la nuit du samedi 18 au dimanche 19 septembre, l'aéroport Melchior Ndadayé de Bujumbura d'où devait décoller le président Évariste Ndayishimiyepour New York, où il  assiste en ce moment à l’Assemblée générale de l’Onu. 
Cependant, Red-Tabara dément être l’auteur d’une autre attaque à la grenade qui a fait trois morts et plusieurs blessés,en début de semaine, en plein centre de Bujumbura.

"Ce régime a rejeté toutes les propositions visant la création des conditions favorables à la résolution pacifique du conflit burundais. Ce régime, dont l’intransigeante arrogance a poussé les médiateurs désignés par l’Onu et l’EAC (East african community) à jeter l’éponge. Nous revendiquons un Burundi où les droits humains au sens large du terme seront garantis à l’ensemble des citoyens. Un Burundi libre de la peur, ou la liberté d’expression politique est un droit pour tout citoyen", explique Justine Ntwari.

Red-Tabara est l’un des groupes armés les plus actifs au Burundi depuis 2015, après la décision de l’ancien président Pierre Nkurunziza  de briguer un troisième mandat. Le mouvement revendique plusieurs attaques sur le territoire burundais.

La DW n’est pas parvenue  à joindre les autorités burundaises.