Le scrutin présidentiel ne passionne pas les foules
Politique

RFI, 28 juin 2010

Peu d'affluence dans les bureaux de voteL’élection présidentielle mobilise pour l’instant peu de monde. L’opposition dans son ensemble a renoncé à y participer. Ce scrutin n’est donc qu'un vote pour la forme, avec un seul candidat, le chef d’Etat sortant, Pierre Nkurunziza. Les enjeux distincts du résultat sont connus d’avance : la sécurité et la série d’attaques à la grenade de ces deux dernières semaines dans le pays.

Comparée aux élections communales du mois dernier, la participation est pour l’instant beaucoup plus faible. Les électeurs viennent au compte-gouttes ; fini les longues files d’attente du scrutin de fin mai. A la mi-journée et dans plusieurs bureaux à peine un tiers des inscrits étaient venus voter.

Image symbolique, le président Pierre Nkurunziza, seul candidat en lice, a voté ce matin dans son fief de Buye dans la province de Ngozi. Il était le seul électeur dans le bureau à ce moment-là.

Des opposants ont peur de s'exprimer

L’opposition, qui boycotte le scrutin, a appelé ses militants à ne pas se rendre aux urnes. Pour l’instant, il semble que la consigne soit bien suivie. Dans les bureaux, les mandataires des partis d’opposition (leurs observateurs) n’étaient pas présents. Les militants de l’opposition qui ne décolèrent contre le chef de l’Etat, l’accusent d’avoir volé les élections communales que son parti avait emportées avec un score inattendu de 64%.

Certains opposants ont peur de s’exprimer, ils craignent des représailles du parti au pouvoir. Rappelons-le samedi, la société civile avait dénoncé les pressions du pouvoir et de l’opposition contre les électeurs.

Côté sécurité, le pays est calme : aucun incident sérieux depuis ce matin. Les bureaux ont ouvert à peu près à l’heure. L’insécurité, c’était vraiment la grande crainte d’aujourd’hui, les dernières attaques à la grenade datent de cette nuit. Selon un bilan provisoire, cinq attentats ont eu lieu dans la province de Bujumbura Mairie et de Kirundo.