Burundi : l’Aïd el-Fitr célébré dans la sobriété (reportage)
Société

@rib News02/05/2022 - Source Agence Anadolu

Des milliers des musulmans burundais ont célébré l’Aïd el Fitr, ce lundi, une fête marquant la fin du Ramadan.

A Bujumbura, capitale économique du Burundi, dès 7 heures du matin, lundi, hommes, femmes et enfants musulmans ont commencé à converger vers les différents lieux de culte et des grands rassemblements pour accomplir la prière matinale de l’Aïd el-Fitr, fête religieuse marquant la fin du mois de ramadan.

Au terrain de Nyakabiga, zone Nyakabiga, commune Mukaza, au centre de Bujumbura, ils étaient des milliers. Idem à la Mosquée Markaz, quartier asiatique de la même commune.

Tout était presqu’en blanc ou en noir. La mosquée était pleine à craquer.

La paix et le partage, ce sont l’essentiel des messages lancés aux musulmans à cette occasion.

« Nous appelons les parents à dialoguer avec leurs enfants pour éviter qu’ils rejoignent les mouvements terroristes », a lancé Sheik Shabani Ali Jumaine, représentant de la Communauté musulmane du Burundi (COMIBU).

Présidant la prière au terrain de Nyakabiga, il a interpellé les parents à surveiller le comportement de leurs enfants et à les aider à être des partisans de la paix.

A cette occasion, ce prélat a aussi invité les musulmans à être solidaires avec les démunis et à œuvrer pour le développement du pays.

« Nous félicitons d’abord tous ceux-là, qui, par la grâce d’Allah, ont pu jeûner le mois entier. Nous vous demandons de continuer dans la bonne voie et ne pas retourner dans les erreurs passées dont vous venez d’être absous pour ceux dont le jeûne a été reçu », a déclaré El Hadj Haruna Nkunduwiga, interrogé par l’Agence Anadolu, à sa sortie de la prière à la Mosquée Markaz.

Il a, en outre, invité les musulmans à éviter le gaspillage à cette occasion.

« Il faut dépenser avec modération et toujours penser au lendemain », a-t-il souligné, lançant un appel aussi aux vendeurs, aux commerçants des divers produits à ne pas profiter de cette occasion où tout musulman voudrait manifester matériellement la fin du mois de ramadan.

« Qu’Allah accepte nos prières et nos invocations et inscrive dans le livre d’or notre jeûne 1443 », a-t-il imploré.

Ce cadre de la COMIBU a aussi lancé un appel aux musulmans d’œuvrer pour la paix : « Les musulmans sont des gens de paix. Et d’ailleurs Islam signifie la paix, cohabitation pacifique, tolérance, etc. Il n’y a donc aucune raison de tomber dans le piège des malfaiteurs. L’Islam n’a jamais prôné et ne prônera la violence », a-t-il souligné.

Approchés, la plupart des musulmans affirment que la hausse des prix de certains produits alimentaires les a poussés à fêter sobrement cette journée.

Pour eux, la prière, c’est l’essentiel. « Normalement, à cette occasion, je devais faire la fête à la maison, inviter des amis pour manger ensembles mais le contexte ne le permet pas. Les produits alimentaires sont de plus en plus chers », confie un musulman de Bwiza, 2ème avenue, interrogé par l’Agence Anadolu.

D’après lui, il faut être sobre : « Comme j’ai eu la chance de terminer ce mois de ramadan, la prière c’est l’essentiel. Je remercie Allah pour m’avoir offert cette opportunité. Le reste, on va le faire de façon modérée », indique-t-il.

Youssouf, un autre musulman de Buyenzi, commune Mukaza, au centre de Bujumbura abonde dans le même sens.

« Aujourd’hui, ce qui compte beaucoup c’est d’être bien portant. Je vais juste acheter quelques limonades à mes enfants pour leur montrer que c’est la fête. Le reste, pensons à demain parce que les produits sont chers. On ne peut plus tout se permettre », souligne-t-il.

Sur le marché, le constat que le prix d’un kilo de la viande est monté d’au moins 2,4 dollars. Pour le riz, les petit-pois, la hausse se situe entre 0,9 et 1,2 dollar selon la variété, tandis que pour l’huile de cuisine, elle est autour de 3 dollars le litre.

Pour rappel, le Burundi compte une population totale de 12 millions d'habitants, dont 1,5 million de confession musulmane, selon les donnes fournis par la Communauté musulmane du Burundi (Comibu).