Burundi : Patrick Ngoga, le samaritain des handicapés
Société

@rib News10/05/2022 - Source Agence Anadolu

- Avec sa devise "Lève-toi, marche’’, il lance en 2018 la Fondation Patrick Ngoga, l'unique structure dans le pays spécialisée dans la fabrication de différents appareils orthopédiques.

Les Burundais vivant avec un handicap physique n’ont plus besoin de s’envoler pour l’étranger pour retrouver leur mobilité. Grâce à Patrick Ngoga, ils peuvent trouver localement du matériel orthopédique, gratuitement ou à bas prix.

« Redonner le sourire à ses concitoyens vivant avec un handicap physique », c’est ce qui a poussé Patrick Ngoga, orthoprothésiste à rentrer dans son pays natal, après sa spécialisation en appareillage orthopédique à l’étranger.

Avec sa devise "Lève-toi, marche’’, il lance en 2018 la Fondation Patrick Ngoga, l’unique structure dans le pays spécialisée dans la fabrication de différents appareils orthopédiques.

Une concrétisation d’un rêve d’enfance : « J’ai grandi dans des centres des handicapés. Et j’ai toujours souhaité apprendre comment soigner mes amis handicapés. Et j’ai eu de la chance, j’ai reçu une bourse pour étudier au Japon l’appareillage orthopédique. Après ma spécialisation, je suis rentré pour servir mes concitoyens handicapés et former les autres », explique-t-il, fièrement, à l’Agence Anadolu.

Lui aussi handicapé physique dès sa jeune enfance suite à une mauvaise piqûre qui a touché son nerf sciatique, il signale qu’avant sa fondation, pour avoir des prothèses, on devait prendre l’avion vers l’Afrique du Sud, l’Europe, l’Inde, le Kenya, etc. « C’était très difficile d’avoir des prothèses, on devait vendre une terre familiale ou cotiser. Aujourd’hui, c’est moins cher voire gratuit.

Le ticket d’avion, les frais de séjour coûtaient 5000 dollars pour des prothèses de l’Inde mais ici on paie seulement autour de 500 dollars américains », note-il. Et de noter que plusieurs personnes; comme les orphelins ou ceux qui ont des certificats d’indigence, reçoivent ces matériels gratuitement.

Pour ceux qui ont plus de moyens, poursuit-il, la fondation a mis en place une branche appelée Centre International orthopédique qui leur fournit ce matériel à bas prix.

Sis à Kigobe, au nord de Bujumbura, ce centre reçoit au moins une cinquantaine d’unijambistes par mois. Par les mains ‘’bénites’’ de Patrick Ngoga, ils rentrent en marchant, satisfaits, sourires aux lèvres. Ce qu’il accomplit avec l’aide d’autres handicapés qu’il a formés, sur place, en appareillage orthopédique.

Et pour confectionner une prothèse, il y a des étapes à suivre : « Normalement, tout commence par la prise des mesures du patient », raconte Patrick Ngoga. Ce qui dure au moins jusqu’à sept jours dans un atelier : « Après avoir pris les mesures du patient, nous commençons par le moulage. Là, on y fabrique ce qu’on appelle moule. Après, on prend un plastique, on le fait chauffer dans un four orthopédique. Après le chauffage, le plastique devient mou. Et on l’applique sur le moule. Vient alors le moment de l’assemblage », décrit Ngoga, précisant qu’après toutes ces étapes, le patient peut cette fois-ci tester sa prothèse.

En quatre ans d’existence, la Fondation Patrick Ngoga a déjà équipé plus de 700 personnes en appareils orthopédiques.