Burundi : Évariste Ndayishimiye, le parti et Dieu
Politique

Jeune Afrique, 20 mai 2022

Investi en juin 2020 à l’issue du chaotique troisième mandat de Pierre Nkurunziza, le chef de l’État suscite toujours intérêt et interrogations. Considéré comme accessible, modéré et soucieux d’ouverture, le général Neva peut-il vraiment changer le pays ? - Par Olivier Marbot

Les 18 et 19 novembre 2021, le Palais des Congrès de Kigobe, bâtiment historique de Bujumbura où siègent les députés et où, traditionnellement, chaque nouveau président de la République est investi, était paré de ses plus beaux atours. Tapis rouge déroulé et drapeaux claquant au vent : le « Palais du peuple » recevait avec faste un panel d’experts, d’universitaires, de responsables politique de la majorité comme de l’opposition, et de chefs d’entreprise. Tous venaient participer à la première édition du Forum national sur le développement du Burundi.

Un événement inédit, voulu par le président Ndayishimiye, dont le but était de réfléchir collectivement à l’avenir et aux moyens de développer l’économie de leur petit État enclavé, où le revenu par habitant reste l’un des plus faibles au monde, pour devenir un pays émergent à l’horizon 2040. Le professeur Léonce Ndikumana, économiste burundais, avait fait le déplacement depuis l’université du Massachusetts (États-Unis), où il enseigne, accompagné de représentants de la Banque mondiale et de différentes agences onusiennes. Le chef de l’État lui-même était évidemment présent, ne ratant pas un débat, suivant les échanges d’un air attentif et concentré, exigeant que ses ministres fassent de même.

Les bonnes intentions et les obstacles

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