La vie politique burundaise reste solidement verrouillée par le parti au pouvoir
Politique

Jeune Afrique, 23 mai 2022

Burundi : le CNDD-FDD, un rouleau compresseur qui laisse peu de chances à l’opposition

Malgré quelques mesures d’apaisement, notamment auprès des exilés, la vie politique burundaise reste solidement verrouillée par le parti au pouvoir. Mais la révision constitutionnelle de 2018 pourrait faire évoluer les rapports de force. - Par Olivier Marbot 

Depuis 2005 et la première élection de Pierre Nkurunziza à la présidence, un parti politique et un seul domine la vie politique burundaise : le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD). Le président Évariste Ndayishimiye et son gouvernement en sont issus, tout comme la plupart des élus locaux, des fonctionnaires, ainsi que 86 députés sur 121, et 34 sénateurs sur 43.

Face à ce rouleau-compresseur, l’opposition compte plusieurs dizaines de formations – d’importance et de force très variables. Du moins en théorie. En pratique, la majorité de ces partis ne sont que des coquilles vides. Et la situation est encore compliquée par le nyakuri, cette habitude prise depuis le milieu des années 2 000 de créer des divisions au sein des partis pour voir un contingent de leurs membres et élus rallier la majorité.

Ainsi, l’Union pour le progrès national (Uprona, parti nationaliste à majorité tutsi), formation historique qui a connu son heure de gloire au point d’avoir donné son nom à l’une des principales avenues de Bujumbura, n’est plus que l’ombre d’elle-même. Tandis que le Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD), l’un des rares à se montrer actifs, est régulièrement réduit par le pouvoir au statut de « groupe terroriste ».

Un duel politique inégal

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