RDC : L’arrivée de troupes d’Afrique de l’Est au Sud-Kivu divise la population
Sécurité

RFI, 18/08/2022

En République Démocratique du Congo, la société civile du Sud-Kivu est partagée entre inquiétudes et interrogations à propos des opérations envisagées par la force régionale de la communauté des États d’Afrique de l’Est, en collaboration avec l’armée congolaise. Pour combattre les groupes armés actifs dans la région, l’armée burundaise est arrivée lundi 15 août à Luberizi dans le territoire d’Uvira, ce qui inquiète à Bukavu.

Sur la table de son bureau, le président de la Nouvelle dynamique de la société civile Jean-Chrysostome Kijana vient de sortir un communiqué de presse suite à l’arrivée de ces troupes : « Ces entrées “officielles” des troupes étrangères ne viennent qu’accentuer le problème au lieu de le résoudre, étant donné que la plupart de ces armées annoncées et attendues dans le cadre de cette force se trouvent déjà sur le sol congolais depuis plusieurs années, soit directement ou indirectement en appui aux différents groupes armés crées, nourris et entretenus par ces mêmes pays. ».

« On ne comprend pas »

Dans le territoire d’Uvira, où le contingent burundais a été accueilli, un autre responsable de la société civile, André Byadunia se dit favorable, mais lui aussi se pose des questions : « Jusque-là, on ne comprend pas. En tout cas, on ne sait pas s'ils sont venus à combien, ils vont rentrer quand ? Les opérations vont prendre combien de temps et elles vont pourchasser quelles catégories de groupes armés ? Ils sont les bienvenus, nous sommes très d’accord avec leur venue, mais on devrait nous dire clairement combien sont-ils. »

Sur son compte Twitter, le prix Nobel de la paix 2018 le docteur Denis Mukwege a estimé que le déploiement du contingent burundais « démontre l’échec de la diplomatie congolaise », soit « une humiliation de plus pour notre nation ». Il appelle à mettre fin à « l’externalisation de la sécurité », et propose une « réforme de l’armée pour la rendre professionnelle et opérationnelle ».

Avec notre correspondant à Bukavu, William Basimike